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L'armée russe, épaulée par les mercenaires du groupe Wagner, tente depuis l'été de s'emparer de cette ville de l'est de l'Ukraine en grande partie détruite et transformée en forteresse où les deux camps sont confrontés à de lourdes pertes.
Moscou a obtenu de petits gains territoriaux ces dernières semaines dans la zone dans l'espoir de faire sauter le verrou ukrainien sur Bakhmout, capturant notamment la ville de Soledar au nord et plus récemment le village de Blagodatné.
"Des combats acharnés ont lieu dans les quartiers nord (de Bakhmout) pour chaque rue, chaque maison, chaque cage d'escalier", a indiqué dimanche le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne sur place.
"Les forces armées ukrainiennes ne battent pas en retraite. Elles se battent jusqu'au dernier homme", a-t-il déclaré, cité par son service de presse sur Telegram.
L'état-major ukrainien a lui confirmé sans détailler des combats et bombardements qui se poursuivent dans plusieurs points de l'est du pays où au moins quatre civils ont été tués et onze blessés ces dernières 24 heures selon les autorités régionales.
Cinq personnes ont également été blessées dimanche dans deux frappes russes sur le centre de Kharkiv, la deuxième ville du pays, qui ont touché des immeubles résidentiels et un établissement d'enseignement supérieur, selon le chef de l'administration militaire régionale de Kharkiv, Oleg Synegubov.
A Bakhmout, des journalistes de l'AFP ont assisté dimanche à une liturgie organisée dans le sous-sol de l'église au bulbe doré de la Toussaint en présence d'une vingtaine de personnes, dont deux soldats ukrainiens.
Trois femmes ont chanté des hymnes ponctués par le bruit des obus de mortier. La pièce n'était éclairée que par une vingtaine de bougies et une lampe portative utilisée par les deux prêtres pour lire la Bible.
"Aujourd'hui, j'ai prié pour que tout aille mieux pour moi après ma mort", a expliqué à l'extérieur de l'église Serafim Tchernychov, 20 ans, alors que des échanges de tirs d'armes à feu et le martèlement des obus vers et depuis les positions russes résonnaient en permanence.
"La nuit dernière, un missile a volé dans mon jardin et une balle a volé à l'intérieur de ma maison, elle aurait pu me toucher. Donc nous devons comprendre que la vie est courte, je peux mourir maintenant ou dans 30 ans", poursuit-il. "Si je suis tué, ce sera la volonté de Dieu", ajoute-t-il, résigné.
Lioubov Avramenko, 84 ans, a dit de son côté avoir prié "pour la liberté". "Nous sommes assis dans un sous-sol sans eau, ni gaz, ni électricité", raconte-t-elle.
"J'ai prié pour mon pays, pour l'Ukraine, pour ma famille. Je suis sûre que tout cela sera bientôt terminé", veut croire Svetlana Boïko, 51 ans.
Samedi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait reconnu que la situation se "compliquait" sur le front et notamment à Bakhmout qu'il avait plus tôt juré de ne pas abandonner et de défendre "aussi longtemps que possible".
Il a également cité Vougledar où les troupes russes sont à l'offensive et Lyman, ville reprise aux Russes lors d'une contre-offensive ukrainienne en 2022. "L'occupant mobilise de plus en plus ses forces pour briser notre défense", a-t-il ajouté.
Kiev, qui redoute une nouvelle attaque russe d'envergure, attend impatiemment la livraison d'armes promises par les Occidentaux et notamment des chars lourds et des roquettes de plus longue portée.
Samedi, le Canada a expédié le premier des chars Leopard 2 qu'il s'est engagé à fournir à l'Ukraine.
Une série d'autres pays occidentaux ont promis de nouvelles armes à l'Ukraine, dont les Etats-Unis, la France, mais aussi l'Allemagne après quelques hésitations quant à la livraison de ses chars Leopard.
Les livraisons d'armes occidentales sont cruciales pour Kiev et ont provoqué l'ire de Moscou qui a brandit la menace d'une escalade du conflit débuté en février 2022.
Un embargo européen sur les produits pétroliers exportés par voie maritime doit par ailleurs entrer en vigueur dimanche, une mesure "négative" qui va "déséquilibrer davantage" les marchés, selon le Kremlin.