"La Libye est déjà un refuge et une zone d'opérations pour (l'organisation jihadiste de) l'Etat islamique", a déclaré la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen en arrivant à une réunion ministérielle de l'UE à Amsterdam (Pays-Bas).
Le Pentagone a estimé jeudi que le nombre de jihadistes avait doublé en Libye, pays en proie au chaos, où ils seraient quelque 5.000, alors que leur nombre (de 19 à 25.000 actuellement) décroit en Irak et en Syrie.
"On voit qu'ils (les combattants de l'EI) se sont désormais bien implantés à Syrte", une ville à 450 km à l'est de Tripoli, a rappelé Mme von der Leyen.
"Ce qui augmente la pression pour qu'un gouvernement d'unité soit formé et qu'ensuite, celui-ci dise clairement de quel genre d'aide il a besoin de la part de la communauté internationale", a-t-elle ajouté.
La Libye étant au cœur d'une réunion des ministres de la Défense européens vendredi matin à Amsterdam, à laquelle a été convié le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, suivie d'une réunion entre les 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE.
"En tant qu'Européens, nous allons discuter de la Libye et nous préparerons les opérations déjà existantes, comme (la mission navale) +Sophia+, au cas où un potentiel gouvernement libyen d'unité demande davantage d'aide", a explicité Mme von der Leyen.
Les Européens s'étaient dit prêts, dès le printemps dernier, après le lancement des pourparlers sous l'égide de l'ONU visant à réunifier le pays --actuellement gouverné par deux gouvernements et parlements rivaux--, à aider un gouvernement d'unité à asseoir son autorité sur tout le territoire libyen.
"Ceci souligne (la nécessité) de pleinement soutenir les efforts pour trouver une solution politique, obtenir un cessez-le-feu et avoir un accord sur un gouvernement d'unité en Libye, car cela sera également un premier pas important pour pouvoir combattre l'EI", a commenté pour sa part le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, interrogé sur les annonces du Pentagone concernant l'augmentation des effectifs jihadistes.