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Plusieurs toiles ont été lacérées et une œuvre de l'artiste Faten Gaddes, intitulée "Le ring", représentant des visages de femmes juive, chrétienne, tunisienne dessinés sur des punching-balls, a été démantelée et emportée, a indiqué à l'AFP Luca Luccatini, le directeur du "Printemps des arts", qui a déposé plainte contre X.
Dans la matinée de dimanche, trois personnes "se présentant comme avocat et huissier" de justice étaient venus réclamer le décrochage de quatre toiles jugées offensantes pour les valeurs du sacré, a-t-il raconté.
"Nous avons appelé la police car leur comportement était agressif et ils menaçaient de revenir", a-t-il poursuivi.
Prévenus par les réseaux sociaux, plusieurs membres de la société civile et des responsables politiques de l'opposition sont venus au palais et des discussions se sont engagées avec un groupe de "barbus" vêtus comme des salafistes qui contestaient les œuvres.
La galerie a ensuite fermé normalement, mais des dizaines d'hommes sont revenus dans la soirée et ont réussi à s'introduire dans le palais, selon M. Luccatini.
Les policiers encore présents dans la soirée ont saisi les quatre œuvres litigieuses "pour les sécuriser", a de son côté indiqué le ministère de l'Intérieur, sans confirmer les dégradations sur les autres toiles. "Je ressens énormément de colère, c'est triste qu'on en arrive là", a déclaré à l'AFP Lamia Guemara, une des artistes dont la toile "Bleu de Prusse" représentant un homme aux paupières cousues, a été saccagée.
"Nous n'allons pas céder. Je répliquerai en exposant mes œuvres", a-t-elle dit.
"Il y a dans cette affaire du fanatisme, de la manipulation, la volonté d'être médiatisé. Les œuvres visées sont à prendre au 2e ou 3e degré, mais c'est sans doute trop compliqué pour ces gens", a estimé M. Luccatini.
Le ministère de la Culture pour sa part a affirmé sa volonté de "garantir la liberté de création", mais a dénoncé dans un communiqué "toutes les formes d'agression contre les valeurs sacrées présentes dans quelques-unes des œuvres exposées".