Mais la délicate partie diplomatique qu'ils entameront dans le "Sunshine State" sera scrutée avec attention dans le reste du monde. L'exubérant président républicain, propulsé à la Maison Blanche à 70 ans sans la moindre expérience politique, a prédit, d'un tweet, une rencontre "très difficile" avec le puissant dirigeant chinois, au pouvoir depuis quatre ans.
Son tête-à-tête avec Xi Jinping, attendu jeudi après-midi en Floride près une brève escale en Finlande, intervient moins de 100 jours après son arrivée au pouvoir, alors que sa politique vis-à-vis du géant asiatique reste entourée d'un large flou. Si la rhétorique anti-Pékin est un grand classique des campagnes électorales américaines, l'homme d'affaires de New York a poussé l'exercice très loin. Désignant, devant des foules enthousiastes, la Chine comme responsable de (presque) tous les maux auxquels l'Amérique est confrontée, il a en particulier accusé Pékin de "manipuler" sa monnaie.
De reculades en ajustements, il a, depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier, partiellement rectifié le tir. Mais nombre de points d'interrogations demeurent. Une crise devrait s'imposer au cœur des débats: la Corée du Nord, qui a tiré mercredi son cinquième missile depuis le début de l'année.
Depuis plusieurs semaines, Washington exhorte Pékin à mettre la pression sur son turbulent voisin. Dans un entretien publié dimanche par le Financial Times, le 44e président des Etats-Unis a laissé planer la menace d'une intervention militaire unilatérale, se disant prêt à "régler" seul le problème nord-coréen si la Chine tergiversait trop longtemps.
La dernière fois que le président américain a reçu un dirigeant asiatique à Mar-a Lago - le Premier ministre japonais Shinzo Abe - le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un s'était rappelé à leur bon souvenir en lançant un missile balistique.
Les discussions s'annoncent rudes sur la question du commerce, le président américain affichant sa volonté d'aborder frontalement la question du déficit des Etats-Unis avec la Chine (près de 350 milliards de dollars en 2016). La question climatique, devenue sous la présidence Obama un sujet d'intense coopération entre les deux grandes puissances, devrait être la grande oubliée du rendez-vous de Mar-a-Lago où seront également présentes les épouses des deux dirigeants: Melania Trump, ex-mannequin, Peng Liyuan, ex-cantatrice.