"Les Etats-Unis, avec leurs alliés, sont prêts à mettre en œuvre une gamme complète de mesures diplomatiques, économiques et militaires" pour mettre fin à la menace nucléaire nord-coréenne a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué, rendant compte d'une discussion téléphonique entre le président américain et son homologue français Emmanuel Macron.
Le langage de ce communiqué reste très diplomatique et éloigné des échanges belliqueux de ces derniers jours entre Washington et Pyongyang.
La Chine, acteur majeur du dossier nord-coréen, et plusieurs autres pays se sont inquiétés de cette guerre des mots entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Le président chinois Xi Jinping en a directement fait part à Donald Trump dans un entretien téléphonique samedi.
Il l'a pressé d'éviter "les mots et les actes" qui pourraient "exacerber" les tensions déjà fortes dans la péninsule coréenne. Xi Jinping a également appelé les parties à la "retenue" et à "persister dans la direction générale du dialogue, des négociations et d'un règlement politique", a indiqué la télévision d'Etat chinoise CCTV.
Selon la Maison Blanche, les deux leaders ont appelé la Corée du Nord à "cesser son comportement provocateur et porté à l'escalade", et réitéré "leur engagement mutuel envers une dénucléarisation de la péninsule coréenne".
Ces contacts diplomatiques interviennent après plusieurs jours de surenchère sans précédent entre Washington et Pyongyang. Vendredi, Trump avait assuré que l'option militaire était désormais "prête à l'emploi".
Depuis son golf de Bedminster, près de New York où il passe ses vacances, M. Trump s'est également entretenu avec le gouverneur de Guam Eddie Calvo, à qui il a "assuré" que "les forces américaines sont prêtes à garantir la sûreté et la sécurité de la population de Guam, comme celle de l'ensemble des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.
La Corée du Nord a annoncé qu'elle projetait de lancer des missiles à proximité de cette île américaine du Pacifique.
L'armée nord-coréenne, citée par l'agence de presse officielle KCNA, a fait état jeudi de ce projet consistant à lancer quatre missiles qui survoleraient le Japon avant de s'abattre en mer "à 30 ou 40 kilomètres de Guam". La Corée du Nord a effectué en juillet deux essais de missiles balistiques intercontinentaux et elle est, selon la presse américaine, capable de miniaturiser des ogives nucléaires.
Aucun signe d'apaisement n'était perceptible. Or les prochains exercices militaires conjoints entre Séoul et Washington, durant lesquels les tensions sur la péninsule coréenne tendent à s'aggraver, commencent autour du 21 août.
La Chine a proposé à plusieurs reprises un double "moratoire" : l'arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens et des manoeuvres militaires conjointes de Washington et Séoul.