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M.C.T : Cela s’est fait naturellement. Il est vrai qu’il y a eu un retard par rapport au parcours normal d’un réalisateur : faire trois courts métrages et passer directement au long. Moi, j’ai mis dix ans à réaliser des courts métrages et entre-temps, je faisais des téléfilms pour la chaîne 2M. Ce qui m’a préparé en fait à une durée de long-métrage. Au cours de cette décennie, le projet était là. J’y travaillais de temps en temps, en écrivant et réécrivant le scénario. Ce qui fait que j’ai pris beaucoup de temps à faire ce long-métrage.
Comment s’est effectué le travail du scénario?
Juste après mon premier court-métrage, je me suis dit qu’il serait intéressant de raconter mon passage à la Faculté. Pour moi, c’est une expérience assez forte et intense sur les plans politique et humain, entre autres. Aziz Kanja avec qui j’habitais à l’époque était un leader du mouvement estudiantin, «Al Fasil Al Kaïdi». Je lui racontais mon désir de faire un film sur les années de fac. Il m’a écrit une quarantaine de pages où il retrace sa vie. Je trouvais cela très intéressant, parce que Aziz est quelqu’un qui a rejoint la Faculté, déjà doté d’une formation idéologique et philosophique très importante. C’est quelqu’un qui, au fil du temps, est devenu un leader du mouvement estudiantin. Il y avait de la matière dramaturgique pour raconter une histoire. Et là, j’ai commencé à travailler en puisant dans mes propres souvenirs et ceux de mes amis. Et au moment de l’écriture, Aziz était vraiment dedans. Je faisais appel à son service, je lui demandais de me fournir plus d’informations, de détails. Je recontactais aussi mes amis de l’époque pour avoir d’autres informations. Tout cela m’a aidé dans l’écriture de ce scénario final. J’ai travaillé avec des non-professionnels. Et donc il y avait des ateliers où je leur apprenais les techniques de jeu devant la caméra. En même temps, je tenais des rencontres avec les amis militants de l’époque pour les mettre vraiment dans la situation.
Lors de ces répétitions, je m’inspirais du travail des ateliers pour réécrire et réadapter le scénario.
Les critiques sont unanimes sur le fait que le casting constitue une des réussites du «Temps des camarades». Comment avez-vous procédé au choix de vos acteurs surtout le personnage principal du film?
Dès le début de l’écriture du scénario, l’idée était de prendre des gens non comédiens pour travailler avec eux et les amener à devenir professionnels. Engager des gens qui sont dans la situation des personnages du film et donc des étudiants. C’est d’ailleurs un travail que j’ai déjà effectué dans d’autres courts-métrages et téléfilms. Pour «Le temps des camarades», le casting a pris presque un an de préparation. Il y a eu un premier casting où j’ai reçu presque 200 personnes et j’ai convoqué tout le monde pour les répétitions. Et la sélection s’est faite naturellement. Mais par rapport au premier rôle, je m’attendais à une sorte de coup de foudre. Par hasard, il y avait un jeune qui participait à mes ateliers qui, un jour, m’a parlé d’une amie à lui qui voulait participer au casting. Je lui ai donné mon accord. Dès qu’elle a commencé les répétitions, je lui ai demandé d’interpréter le premier rôle, chose qu’elle a accepté. C’est ainsi que j’ai pu choisir la protagoniste principale du film.