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L’histoire met en scène un conseiller ministériel dévergondé, désigné tout au long du roman par un “tu” ambigu. Né dans l’une de ces familles pauvres qu’on croyait riches puisqu’habitant presque à l’intérieur du palais royal, piégé entre un présent implacable et des souvenirs qui l’empêchent de vivre, le protagoniste est à la recherche d’un homme qu’il appelle le Néant et qu’il ne retrouvera peut-être jamais. L’amour indéfectible d’une femme ne peut le consoler de cette “souffrance coupable” dont il n’essaie de se sauver qu’en avançant plus loin sur la voie de l’abîme.
Dans ce roman paru aux éditions Marsam, Wahboun happe le lecteur dès la première page, en l’introduisant dans la pensée et la conscience d’un protagoniste traqué par la vie et malmené par sa mémoire. L’auteur excelle à maintenir l’attente du lecteur jusqu’aux dernières lignes en usant à la fois d’un lyrisme déjanté et d’un humour subtil qui intervient dans les situations les plus pénibles. Le roman met en exergue cette formule d’Henri Michaux: “Naître est un péché, vivre est une expiation. Ecrire est un tissu d’excuses”.
L’auteur a soutenu deux thèses universitaires à mi-chemin entre l’histoire de l’art et l’esthétique comparée, disciplines qu’il enseigne à l’Université Mohammed V-Agdal de Rabat. Il est aussi artiste peintre et collaborateur au magazine d’art contemporain Diptyk. Auteur de plusieurs réflexions sur la littérature et la peinture en Occident et au Maghreb, il donne régulièrement, au Maroc et à l’étranger, des conférences sur la correspondance des arts et sur l’art contemporain au Maroc.