Tremblement ? Quel tremblement ?

Le gouvernement brille par son absence


Hassan Bentaleb
Jeudi 28 Janvier 2016

Tremblement ?  Quel tremblement ?
Les critiques fusent de toute part : indifférence, lenteur, manque de responsabilité, etc. La gestion par le gouvernement Benkirane des suites du séisme qui vient de frapper le Rif a été mal perçue et suscite colère et indignation partout.  Des critiques qui ne sont pas près de cesser notamment après les propos de Mustapha El-Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement qui n’a pas hésité à annoncer, pince sans rire, que l’Exécutif a fait le nécessaire pour gérer cette crise.
«Le gouvernement a brillé par son silence assourdissant. Pis, il a tenté de minimiser l’impact de l’événement et déclaré qu’il ne suscitait pas d’intervention urgente», nous a déclaré Achraf Boukkadi, président de l’Association Nekkor à Al Hoceima. Et de poursuivre : «Nabil Benabdallah, ministre de l'Habitat a même déclaré à des médias nationaux qu’il ne fallait pas s’inquiéter et qu’il n’y aurait pas d’opérationnalisation de la stratégie nationale relative à la gestion des catastrophes naturelles».  D’après notre source, la seule intervention officielle sur place demeure celle d’une cellule de crise créée par le président de la région et qui regroupe les présidents des communes, des élus locaux, des éléments de la Protection civile et des forces de l’ordre ainsi que les responsables des hôpitaux régionaux. «Même les médias officiels n’ont pas jugé utile de couvrir cet événement qu’après les protestations de la population locale et de la société civile. Pour l’Exécutif et les médias officiels, il est clair que tant qu’il n’y a pas de  morts et de dégâts matériels, il n’est pas question d’intervenir. Une logique absurde puisque les répliques continuent à être enregistrées dans la région et que le pire est encore à venir». En fait, nombreux sont les spécialistes qui se sont interrogés sur le sort du logiciel conçu afin de permettre de développer une cartographie des risques et celui du système SIG permettant de simuler différents types de catastrophes et d’élaborer différents scénarios de prévention ainsi que leur coût et leur retour sur investissement. Même constat au niveau du Centre de veille des crises relevant du ministère de l’Intérieur, du Centre de télédétection spatiale pour la modélisation des événements extrêmes, du département de la météorologie, du Centre national de la recherche scientifique et technique et de l’Institut scientifique.
Même son de cloche de la part d’Omar Naji de l’AMDH-section Nador qui a noté l’absence totale des pouvoirs publics. «Il y a eu la réunion du président de la région avec celui du conseil communal et du gouverneur et celle que ce dernier a tenue avec  la commission de vigilance mais il s’agit bien de réunions formelles et sans grande importance puisqu’aucune mesure concrète n’a été décidée ou diligentée», nous a-t-il indiqué.
Une situation que la population locale a eu du mal à admettre. D’autant plus qu’à 16 km de la région et précisément à Mellilia, les autorités espagnoles ont déclenché l’alerte maximum.   
«Aujourd’hui, la population de Nador et d’Al Hoceima a les yeux braqués sur les médias espagnols et suit avec intérêt les informations diffusées par ces derniers. En fait, la presse ibérique couvre cet événement 24 heures sur 24 et a fait appel à des spécialistes pour éclairer l’opinion publique sur ce qui est advenu. Une couverture qui ne semble pas du goût de nos médias officiels qui se sont contentés d’un service minimum alors que la population locale a besoin d’être mieux informée», nous a expliqué Omar Naji.
Des propos que partage Achraf Boukkadi qui estime que la population du Rif vit aujourd’hui dans la peur et l’inquiétude. «Les habitants sont sur le qui-vive et le moindre bruit suscite la panique. Les souvenirs du tremblement de terre de 2004 sont encore vivaces et les citoyens ont peur  de revivre le même scénario surtout que l’Etat n’était intervenu que trois jours après le séisme», nous a précisé le président de Nekkor avant de conclure que «l’Etat doit prendre des dispositions et revoir sa gestion de cette crise car le danger plane toujours sur nos têtes».

Nouvelle secousse tellurique

Une secousse tellurique d'une magnitude de 4,7 degrés sur l'échelle de Richter, a été enregistrée mercredi au large des provinces d'Al Hoceima et Nador, indique un communiqué de l'Institut national de géophysique, relevant du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST).
La secousse est survenue vers 06H 32min, précise le réseau national de surveillance et d'alerte sismique de l'Institut.


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