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"Ces événements récents aggravent la catastrophe humanitaire alors même que les ONG continuent de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires israéliennes terrestres", s'alarme notamment l'une d'entre elles, Médecins Sans Frontières (MSF), dans un communiqué reprenant l'état des lieux fait par ces organisations. Et de rappeler les récents "massacres" dans des "zones de sécurité" et le bombardement d'une école des Nations unies utilisée comme abri à Nousseirat.
Les 13 ONG, parmi lesquelles Oxfam, Care, Save the children ou encore Médecins du monde, dénoncent "l'obstruction systématique à l'aide par Israël et ses attaques contre les opérations d'aide". Selon l'ONU, moins de la moitié (53) des 115 missions humanitaires planifiées ont été autorisées par Israël (46%).
Depuis l'offensive israélienne terrestre début mai à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, les travailleurs humanitaires font ainsi face à de grandes difficultés pour acheminer de l'aide.
La prise du point de passage de Rafah par les Israéliens début mai, désormais détruit, a provoqué un "arrêt complet" de l'acheminement, selon les ONG.
"Les points de passage au sud sont complètement fermés ou inaccessibles d'un point de vue logistique en raison de la détérioration des conditions de sécurité", dénonce MSF, selon qui des "tonnes d'aide absolument nécessaires" y sont "bloquées".
Plus de 1.500 camions d'aide humanitaire contenant médicaments, kits de premiers secours et produits de première nécessité sont notamment bloqués à Al-Arish, en Egypte.
L'acheminement au nord de la bande - isolée du sud par les forces israéliennes et où 20% des foyers sont classés en situation "catastrophique" et 50% en situation "urgente" pour risque de famine - reste lui "très limité", explique MSF.
"Alors que le transport de marchandises entre Amman et le nord de Gaza ne devrait pas prendre plus de six heures, il a fallu à Oxfam plus de cinq semaines pour faire entrer 1.600 colis alimentaires dans le nord de l'enclave", souligne encore l'ONG.
La situation à Kerem Shalom, désigné depuis mai comme point de passage prioritaire par les humanitaires, "s'est détériorée de manière significative depuis l'offensive d'Israël en mai, ce qui rend le passage depuis Gaza dangereux, et donc pas viable logistiquement", expliquent les organisations.
De son côté, Israël nie toute situation de famine à Gaza et accuse les Nations unies d'être responsables des blocages de livraisons d'aide.
"Hier, 211 camions sont entrés dans Gaza par Kerem Shalom, huit camions ont été récupérés au poste-frontière d'Erez côté Gaza, et 103 à Kerem Shalom", a assuré lundi David Mencer, porte-parole du gouvernement israélien.