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La même source a également indiqué que 58 réseaux de trafic de migrants ont été démantelés par les services de sécurité du Royaume entre le 1er janvier et le 30 septembre 2017 contre 61 en 2016.
Pourtant, aucune information sur la nationalité des victimes, celle des personnes incriminées, les peines prononcées et le profil des victimes n'a été rendue publique.
« Ce sont des chiffres très faibles comparativement à la situation de plusieurs migrants notamment les femmes exploitées par les réseaux de prostitution et de mendicité dans les villes de Nador, Oujda, Rabat, et Casablanca », nous a déclaré Hassan Ammari, spécialiste des questions migratoires. Selon lui, la question de la lutte contre la traite des êtres humains dépasse de loin le seul volet juridique et touche des aspects plus pratiques. « Le véritable problème, c’est que nombreuses sont les victimes qui ont peur de déclarer les sévices qu’elles ont subis ou de révéler l’identité des personnes qui les exploitent puisqu’il n’y a pas de mécanismes destinés à les protéger », nous a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Il y a également la difficulté de détecter les cas de la traite des personnes et d’identifier les victimes notamment celles enfermées dans des maisons closes ou dans des caves ».
De son côté, Said Mchak, chercheur en droit international sur la migration estime que le peu de cas détectés par les services sécuritaires marocains signifie que ce fléau n’est pas propagé dans le Royaume. Mieux, il pense que c’est déjà un bon départ. « La loi en question a été conçue pour mettre en place une assise juridique permettant l’identification des victimes et la traque des criminels. En d’autre termes, il s’agit plutôt d’un mécanisme de pénalisation et de dissuasion », nous a-t-il expliqué.
Certains observateurs estiment, pour leur part, que la faiblesse des chiffres avancés par le ministère est due à la difficulté, au premier abord et en pratique, de distinguer entre la traite des personnes et le trafic de migrants. Dans bien des cas, les victimes de la traite des personnes sont d’abord des migrants qui ont fait l’objet d’un trafic illicite. La distinction entre les deux infractions est souvent très subtile et les frontières entre elles peuvent s’interpénétrer. En fait, les experts de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime estiment que certaines personnes victimes de la traite des êtres humains ont entamé leur périple en acceptant d’être “passées” illégalement dans un pays tiers, pour découvrir ultérieurement qu’elles ont été trompées, forcées ou contraintes à une situation d’exploitation.
Qu’en est-il du profil des prostituées, mendiants et forçats exploités par les réseaux mafieux sur notre territoire ? « Les données manquent énormément puisqu’il n’y a pas d’études ou d’enquêtes de terrain visant à brosser le profil des victimes de la traite de personnes. Mais, d’après notre expérience, ce phénomène touche les femmes comme les hommes dont l’âge oscille entre 16 et 28 ans. Une grande majorité des victimes est issue de la Guinée Conakry, du Mali, du Nigeria et du Cameroun », nous a indiqué Hassan Ammari. Et d’ajouter : « Ces victimes sont souvent exploitées par des mafias transnationales qui les transfèrent de leurs pays d’origine vers Bilbao, Alicante, Valencia ou Paris en passant par le Maroc. Il existe également des réseaux internes qui s’activent sur le territoire national».
Notre source estime que la détection de ses réseaux est une tâche ardue puisqu’il n’y a pas de système national unifié de partage des informations. Elle a également pointé du doigt l’absence d’unités spécialisées dans le traitement de pareils crimes et capables de déterminer rapidement si une affaire relève du trafic illicite ou de la traite des êtres humains. « Le migrant est toujours une cible de choix des réseaux qui exploitent son désir de partir vers l’Eldorado européen et il faut le protéger par tous les moyens », a conclu notre interlocuteur.