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Le choix de M. ElBaradei, annoncé la veille au soir par l'agence officielle Mena et plusieurs sources politiques et militaires, s'est finalement heurté aux réserves du parti salafiste al-Nour, partenaire islamiste d'une coalition principalement composée de partis et mouvements laïques.
Ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix en 2005, M. ElBaradei, 71 ans, avait été choisi par l'opposition laïque pour être sa "voix" dans la transition post-Morsi qui s'ouvre.
Sa nomination à la tête du gouvernement apporterait à la transition, qui se met en place en vertu d'une "feuille de route" élaborée par l'armée, la caution d'une personnalité internationalement connue, aux fermes convictions démocratiques.
Elle risque en revanche de braquer les islamistes de tous bords, qu'ils soient ou non partisans de M. Morsi, qui lui reprochent notamment d'être plus populaire dans les salons du Caire que dans les campagnes égyptiennes.
Quel qu'il soit, le prochain chef de gouvernement aura une lourde mission. Il héritera d'un pays au bord de la banqueroute, dont les divisions politiques se traduisent par des affrontements meurtriers, et devra aussi préparer des élections législatives et présidentielle, à une date encore non-déterminée.
La journée de dimanche a été également marquée par de nouveaux rassemblements des deux camps, qui entendent maintenir la pression de la rue pour ou contre le renversement de M. Morsi.
Les islamistes, qui dénoncent un "coup d'Etat militaire" et l'instauration d'un "Etat policier" ont promis de rester dans les rues jusqu'au retour de M. Morsi, premier président élu démocratiquement du pays.
Un influent prédicateur Youssef al-Qaradaoui, mentor des Frères musulmans dont est issu M. Morsi, a déclaré "nulle et non avenue" sa destitution dans une fatwa.
Le président américain Barack Obama "a répété que les Etats-Unis ne (...) soutiennent aucun (...) groupe égyptien particulier" dans le pays plus que jamais divisé.
Dans ce contexte tendu, M. Mansour a eu samedi des entretiens avec le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, nouvel homme fort du pays, ainsi qu'avec M. ElBaradei et des représentants de Tamarrod, le mouvement qui avait lancé le 30 juin les manifestations populaires monstres contre le président islamiste ayant précédé sa déposition.