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"La situation est toujours la même", a confirmé samedi à l'AFP une porte-parole de Sea-Watch, l'une des deux ONG ayant affrêté ces navires.
Le Sea-Watch 3, avec à son bord 32 migrants secourus le 22 décembre au large de la Libye, dont trois enfants, était toujours balloté samedi par de fortes vagues au large de la petite île de Malte, qui refuse comme l'Italie de les autoriser à accoster.
Les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne et l'Allemagne ont indiqué être prêts à les accueillir, ainsi que les 17 autres migrants se trouvant à bord d'un navire de l'ONG Sea Eye, mais à condition que cette opération se fasse dans un cadre européen.
En attendant, ces migrants originaires pour la plupart du Nigeria, de Libye et de Côte d'Ivoire, tuent le temps comme ils le peuvent à bord de ces navires où les conditions sanitaires ne cessent de se détériorer, selon Sea-Watch.
L'Europe est en passe de battre le "record de la honte", en refusant d'accueillir une trentaine de migrants, ballotés en Méditerranée depuis leur sauvetage au large de la Libye il y a deux semaines, ont dénoncé vendredi plusieurs ONG.
"Cela fait maintenant 14 jours qu'ils sont laissés à l'abandon en mer. Un nouveau record de la honte", a affirmé sur Twitter un collectif d'associations humanitaires et de défense des droits de l'Homme.
Et les conditions n'ont cessé de s'aggraver en raison de fortes vagues et du froid, obligeant jeudi le Sea-Watch 3, navire affrété par une ONG allemande, à s'abriter derrière les côtes maltaises. Les autorités de La Valette ont donné leur accord, refusant toutefois que le navire accoste.
Trois enfants âgés de un, six et sept ans, "vomissent continuellement, et risquent l'hypothermie et la déshydratation," a pourtant affirmé Alessandro Metz, un des responsables de ce collectif.
Ces 32 migrants ont été sauvés au large de la Libye le 22 décembre par le Sea-Watch 3, qui navigue sous pavillon néerlandais.
Un nouvel équipage et des vivres sont arrivés vendredi à bord du Sea-Watch 3 où, en plus des trois enfants, se trouvent trois adolescents non accompagnés et quatre femmes, originaires du Nigeria, de la Libye et de la Côte d'Ivoire.
Une autre ONG allemande, Sea-Eye, a indiqué avoir également un de ses navires bloqué au large des côtes maltaises avec à son bord 17 migrants qui attendent depuis le 29 décembre l'autorisation de débarquer.
Les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne se sont d'abord montrés très réticents à accueillir ces migrants. Mais Berlin et La Haye ont finalement donné leur feu vert, à condition que d'autres pays se joignent à eux.
Plusieurs villes allemandes, mais aussi italiennes, ont aussi offert d'accueillir ces migrants, le maire de Naples, Luigi De Magistris, affirmant qu'il veillerait lui-même aux opérations de leur débarquement, en signe de défi au ministre de l'Intérieur Matteo Salvini. Ce dernier, également patron de la Ligue (extrême droite), a décidé la fermeture totale des ports italiens depuis son arrivée au pouvoir le 1er juin.
"Les ministres européens continuent de négocier (le sort) de 32 êtres humains. On a peut-être l'air misérable, mais eux sont pathétiques", a commenté Sea-Watch.
Dans un communiqué, cette ONG appelle également "les pays européens, à commencer par Malte et l'Italie, à offrir un abri sûr (à ces migrants), conformément au droit international".
L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a de son côté dénoncé un "traitement dégradant sans aucune justification".
Des centaines de migrants ont déjà été confrontés à cette situation depuis que le nouveau gouvernement populiste, au pouvoir à Rome, a décidé de fermer les ports italiens et que les autorités maltaises adoptent la même attitude.
Chaque opération de sauvetage donne à chaque fois lieu à des tractations entre plusieurs pays européens, essentiellement la France, l'Allemagne, l'Espagne et les pays du Benelux, pour prendre en charge ces migrants, faute d'un mécanisme européen pérenne.
113.482 migrants ont traversé l'an dernier la Méditerranée en quête d'un avenir meilleur, et 2.262 ont péri en mer, selon des chiffres du Haut-comité des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).