Le Texas abrite les Jones depuis huit générations. Normal que Tommy Lee ait choisi cet État comme toile de fond de Trois Enterrements, sa première réalisation pour le cinéma. « Il s'agit de ma patrie, de mes compatriotes », rappelle-t-il à la sortie du film. L'acteur y a grandi entre une mère successivement officier de police, institutrice, serveuse ou encore propriétaire d'un institut de beauté, et un père ouvrier dans l'industrie pétrolière. Grâce à une bourse scolaire, le jeune garçon intègre la St Mark's School of Texas, école réputée pour accueillir les futures élites du pays. Puis il rejoint Harvard, où son camarade de chambrée s'appelle Al Gore, le futur candidat démocrate malchanceux face à George W. Bush en 2000. Aujourd'hui encore, les deux hommes continuent de se voir.
Après des débuts discrets à la télé dans les années 70, Tommy Lee Jones connaît une reconnaissance tardive grâce à Oliver Stone. Avec JFK, l'acteur décroche à 46 ans sa première nomination aux Oscars. Une récompense qu'il obtient deux ans plus tard avec Le Fugitif.
Dès lors, il enchaîne les succès : Tueurs-nés, Batman Forever, Men in Black, ou encore Space Cowboys, de et avec Clint Eastwood. Les deux hommes partagent la même philosophie du jeu d'acteur : « Moins équivaut souvent à plu s». Ses prestations dans No Country for Old Men, des frères Coen, ou Dans la brume électrique, de Bertrand Tavernier, en sont la brillante illustration.
Ceux qui l'ont dirigé soulignent son caractère bien trempé. « Tommy Lee n'est pas quelqu'un de facile », reconnaît Paul Haggis, réalisateur de Dans la vallée d'Elah. « Il ne supporte pas les imbéciles. Il faut gagner son respect et il vous donne le sien en retour. » Aujourd'hui, en plus des tournages de Men in Black 3 et du prochain Captain America, Tommy Lee Jones travaille à sa nouvelle réalisation: «Iles à la dérive», une nouvelle posthume de Hemingway.