se dresse aux portes du massif montagneux du Moyen Atlas. S’il brille par ses forts
pourcentages, il est totalement délaissé par la caravane
du Tour du Maroc.
Culminant à 2260m d’altitude, cette emblématique difficulté, qui s’élève sur la route de Ouarzazate, est l’unique vrai col et seul juge de paix du Tour, tant les écarts creusés au sommet sont considérables. Si cette montée représente une référence dans l’esprit des baroudeurs sur les cimes asphaltées du pays, il se trouve qu’à 200 km plus à l’ouest, aux portes du massif du Moyen Atlas, se dresse un redoutable col, un géant inexploré au niveau professionnel, et rarement emprunté par la sphère des cyclotouristes amateurs. Un col de la caste des Hors Catégories : le Tizi Aït Soukhmane.
Du nom d’une tribu amazighe nomade, qui occupe les verts pâturages entre le Moyen Atlas et une partie du Haut Atlas oriental, ce col d’une longueur alpestre et d’une inclinaison pyrénéenne, permet d’allier la découverte de paysages sublimes à une activité sportive de haut niveau. Des pentes impressionnantes et irrégulières, des lacets tout aussi pentus que sauvages et une proximité avec la ville de Béni Mellal, autant d’aspects qui font de ce « TIZI », plafonnant à 1800 m d’altitude, un lieu singulier et une ascension qui pèse dans les jambes.
Une vue globale du parcours dévoile une ascension sur une route d’un revêtement correct, peu fréquentée, sauf les vendredis et samedis, jours de souk dans la région. Il est long de 22 kilomètres avec des pics à 20% et une pente moyenne de 9%. Mais à y voir de plus près, les données collectées lors de nos nombreuses escapades sur ce col, grâce à un logiciel de localisation GPS, sont trompeuses, car tronquées par un replat de 2 km à mi-chemin. Détail qui renforce la difficulté de ce raidart du Moyen Atlas. D’autant plus que le dénivelé enregistré est monstrueusement effrayant : 1300m d’altitude gagnée en 22 km.
Le souvenir de notre première ascension est tatoué dans nos esprits comme une gravure rupestre dans la roche. Les couleurs rousses de l'automne commençaient à se poser sur le massif atlassien, au milieu des rues verdoyantes de la ville de Béni Mellal (500m d’altitude), le pied de l’ascension est roulant et présente des pourcentages corrects sur 3 km (4 % de moyenne), jusqu’à la cascade d’Ain Asserdoun, principal attrait touristique de la ville. On bifurque à droite et en levant les yeux, une espèce de mur se dresse devant nous, une rampe de lancement avec des passages à plus de 14%, sur plusieurs hectomètres, qui annoncent une première partie d’ascension, sur 10 km, faite de succession de passages pointus et irréguliers, d’une moyenne de 7 % avec des pointes courtes allant de 10 à 15 % d’inclinaison. Ce qui laisse peut de place au répit. Au terme de ce premier volet, nous commençons à tirer la langue, heureusement qu’un onctueux point d’eau nous tend les bras à 1000 mètres d’altitude.
Après la courte descente qui surplombe la vallée de Moudj et ses petits patelins, on entame la seconde partie de l’ascension par un faux plat mentant de 2 km, cerné par les champs de blé et les arbres d’oliviers, principales activités agricoles dans la région.
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La fin du col est rugueuse. Elle nous exhorte à vider notre réservoir jusqu’au sommet
Même si nous retrouvons des passages plus raisonnables (6%) dans le tremplin final, la route continue de s’élever et l’oxygène de se raréfier. Il nous aura fallu plus de 3h, pause comprise, pour atteindre le sommet.
Bien plus que le formidable panorama sur la ville de Béni Mélal, offert au sommet à nos pupilles enfantines, qui ressortent de nos visages lessivés, cette aventure est une excellente opportunité de nourrir le corps et l’esprit, une escapade pour les amoureux de la nature et des efforts spartiates. Le spectacle généré par le passage de l’impressionnant peloton du Tour du Maroc, devant le regard ébahi des enfants de la région, dont le vélo est le principal moyen de locomotion, peut déchaîner des passions et éveiller des vocations, et ainsi développer un sport qui souffre d’un manque d’exposition et d’un nombre de licenciés au plus bas.
Pour une sortie longue de 3H30, le ravitaillement type sera donc constitué par exemple d'1 ou 2 bidons de 800 ml de boisson énergétique « maison », de 2 barres de céréales et 1 banane. Il faudra éviter de « tourner » exclusivement aux collations très sucrées (pâtes de fruits, gels, fruits secs…)
A 1H : ½ barre de céréales ou ½ gel ou 1 fruit sec (au choix)
A 1H30 : ½ barre de céréales ou ½ gel ou 1 fruit sec (au choix)
A 2H00 : 1 barre hyper protéinée ou 1 banane
A 2H30 : ½ barre de céréales ou ½ gel ou 1 fruit sec (au choix)
A 3H00 : ½ barre de céréales ou ½ gel ou 1 fruit sec (au choix)
A 3H30 (arrivée) : eau gazeuse