Tirs rebelles sur un centre du Croissant-Rouge à Alep

Des rebelles ont tiré des roquettes sur un centre de distribution du Croissant-Rouge syrien à Alep, tuant trois personnes dont un enfant et un volontaire, a rapporté jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La mort du volontaire dans ces tirs survenus mercredi dans le quartier de Hamdaniyé a été confirmée par le Croissant-Rouge et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Sept volontaires et employés ont été également blessés dont trois grièvement, selon les deux organisations. L'OSDH a précisé qu'outre le volontaire, "une femme et un enfant venus au centre pour recevoir de l'aide ont été tuées et plusieurs autres personnes blessées". Alep, deuxième ville du pays en guerre située dans le Nord, a été reprise dans sa totalité par les forces gouvernementales en dé- cembre 2016 après un long siège de plusieurs mois et de violents combats avec les rebelles. Ailleurs dans la ville d'Alep, cinq enfants ont été tués mercredi par l'explosion d'un engin abandonné dans le quartier de Boustane al-Qasr, selon l'OSDH. Les habitants qui avaient fui les combats dans le secteur oriental d'Alep alors sous contrôle rebelle reviennent dans leurs quartiers dé- vastés comme celui de Boustane al-Qasr. Les forces prorégime ont mené des opérations de déminage et invité les habitants à y retourner. Les quartiers d'Alep-Est ont été presque rasés par les bombardements aériens du régime pendant plusieurs mois. Plus de 310.000 personnes ont été tuées et des millions déplacées en Syrie depuis le début du conflit le 15 mars 2011, déclenché par la répression de manifestations prodémocratie. Par ailleurs, le Pentagone a annoncé mercredi avoir tué dans un bombardement en Syrie le 4 fé- vrier Abou Hani al-Masri, un vété- ran d'Al-Qaïda qui avait rejoint les rangs de l'organisation extrémiste dès les années 1980. Al-Masri, tué dans la région d'Idleb, "avait des liens avec Oussama Ben Laden et Ayman al-Zawahiri", l'actuel chef d'Al-Qaïda, a indiqué dans un communiqué le porte-parole du Pentagone Jeff Davis. "Il a supervisé la création et les opérations de nombreux camps d'Al-Qaïda en Afghanistan dans les années 1980 et 1990, où il a recruté, endoctriné, entraîné et équipé des milliers de terroristes qui se sont ensuite répandus dans la région et le monde", a affirmé Jeff Davis. Le Pentagone a également revendiqué un autre bombardement la veille dans la région d'Idleb, qui a "tué 10 extrémistes dans un bâtiment utilisé comme un lieu de réunion" par le réseau jihadiste. Les frappes américaines en Syrie se sont longtemps concentrées sur le groupe Etat islamique. Mais depuis quelques mois, les frappes visant Al-Qaïda se sont multipliées. Ces bombardements "désorganisent la capacité d'Al-Qaïda à planifier des attaques contre les EtatsUnis et leurs intérêts dans le monde", a indiqué Jeff Davis. Selon le porte-parole, l'accélé- ration des bombardements a ouvert une ère du soupçon entre les jihadistes eux-mêmes. "Ils doutent de plus en plus de la loyauté de leurs membres" et "la paranoïa" s'étend dans le réseau extrémiste, a affirmé Jeff Davis. La province d'Idleb est en grande majorité aux mains de l'exbranche syrienne d'Al-Qaïda, Fateh al-Cham, qui a officiellement rompu avec sa maison-mère. Fateh al-Cham est allié à des groupes rebelles syriens. Outre son activité en Afghanistan, Abou Hani al-Masri était selon le Pentagone l'un des fondateurs du groupe Jihad islamique égyptien. Ce groupe est "le premier groupe sunnite à avoir eu recours aux attaques suicide", a souligné Jeff Davis dans son communiqué.