La gouvernance des mouvements islamistes en Tunisie et en Egypte, l’autonomie du Sahara, la situation sécuritaire dans les camps de Tindouf, la stabilité de la région sahélo-saharienne… tels sont les principaux sujets abordés par Tahar Ben Jelloun lors d’une conférence tenue récemment à Lima (Pérou) sur les “Printemps arabes”.
Au cours de son intervention, l’écrivain marocain, qui s’est exprimé à l’Académie diplomatique relevant du ministère péruvien des Relations extérieures, a salué l’exception marocaine dans bien de domaines. Il s’est notamment réjoui de ce que le Maroc ait su anticiper les réformes et les aspirations du peuple. Une clairvoyance qui, a-t-il estimé, a grandement contribué à faire avancer le pays sur le chemin de l’édification d’un véritable Etat de droit.
Analysant les crises qui prévalent en Tunisie, Egypte, Libye et en Syrie, Tahar Ben Jelloun a toutefois noté qu’en dépit des violences qui agitent ces pays, les «Printemps arabes » ont été d’un grand apport pour «la libération de la parole».
A propos de la gouvernance des mouvements islamistes arrivés aux affaires au lendemain de ce Printemps, le Prix Goncourt 1987 fait un constat amer. Pour lui, «les mouvements islamistes ont démontré leur incapacité à gouverner», citant le cas de l’Egypte et de la Tunisie. Il reconnaît cependant que cette dernière est le seul pays en proie à la crise à s’orienter «vers un Etat de droit».
A propos du Sahara et la situation sécuritaire qui prévaut au sud de l’Algérie et dans les camps de Tindouf, l’écrivain accuse Alger d’être responsable du différend sur cette région. Le Sahara est marocain, a-t-il précisé, indiquant que l’autonomie est l’unique solution viable. Sans quoi, cette région menacera la sécurité dans la région sahélo-saharienne.
Il est à préciser que Tahar Ben Jelloun a également participé à d’autres rendez-vous tout aussi importants lors de son séjour au Pérou. Il a été notamment invité à s’exprimer lors d’une conférence-débat sur le racisme, aux côtés de l’écrivain et psychanalyste péruvien Jorge Bruce. L’auteur de «Le Racisme expliqué à ma fille» (1997) a rencontré des universitaires et écrivains de ce pays situé à l’ouest de l’Amérique du Sud et participé à une séance de présentation et de dédicace de ses ouvrages traduits en langue espagnole.
A Arequipa, ville située à 1000 km au sud de Lima, l’écrivain a échangé sur «Les métiers d’écrivain» et procédé à l’inauguration de la bibliothèque du Collège français dans cette ville qui porte son nom, rapporte MAP.