-
À Sète, Mustapha Jmahri explique l’identité maritime d’El-Jadida
-
Journée culturelle bissau-guinéenne au Théâtre Mohammed V : Bonnes performances du groupe «Netos de Bandim» et de l'artiste musicien Binham Quimor
-
La diversité culturelle du Maroc célébrée au Village de la Francophonie à Paris
-
"Le plus grand mariage du monde", un spectacle célébrant les traditions marocaines le 7 décembre prochain à Casablanca
Sur décision d’un jury présidé par le critique et écrivain koweïtien Abdelaziz Essarii, et qui compte notamment l’écrivain égyptien Youssri Al Joundi, l’artiste syrien Asâad Fadda et le dramaturge marocain Abdelkarim Berchid, le poète et bientôt romancier Taha Adnan a remporté le deuxième prix de ce concours pour son texte théâtral « Bye bye Gillo ». Le premier prix, quant à lui, a été attribué à l’écrivaine saoudienne Melha Abdellah pour son texte « La musicienne » (Al Azifa).
Le texte de Taha Adnan retrace le parcours d’Al-Jilali, alias Gillo, qui est sur le point d’être expulsé de Belgique vers son Maroc natal. Jeté dans un avion, sous la bonne «escorte» de deux anges gardiens en képi, il nous livre, dans un monologue poignant, des souvenirs d’enfance et le récit de sa vie en Europe. Au gré des tableaux successifs, il nous embarque dans une odyssée riche en rebondissements, dite sur un ton mêlant à la fois légèreté et gravité, sans la moindre once de misérabilisme ni de manichéisme. Car il s’agit avant tout d’un acte cathartique, salutaire. Gillo n’évoque en effet ses démons que pour s’en affranchir. De sa vie de sans-papiers et de petit voleur, de son asservissement à Bruxelles par son oncle et l’épouse de ce dernier, de sa grande déception amoureuse, bref de toutes ses épreuves, il n’en sort enfin que plus lucide et plus libre.
Résidant en Belgique, Taha Adnan reste l’un des représentants de cette culture passerelle. Epris de cette culture marocaine populaire et savante, Adnan qui est un médiateur culturel incontournable en Belgique, a su, manifestement, marier ses acquis littéraires de sa première jeunesse, avec ses ouvertures sur les autres formes de pensée en Occident. Le résultat est une production prolifique qui reflète à la fois l’ici et là-bas, tout comme «Bye bye Gillo». Et s’il y a un poète marocain qui déchine fort cette identité marocaine ouverte au monde, c’est bel et bien lui, à travers ses périples sans fin, ses odes traduites dans différentes langues et leur portée sémantique fort expressive. Mais, bientôt, on devrait parler également du penchant romanesque chez l’écrivain. Après son dernier recueil «Je hais l’amour» où il a brillé dans les dédales de mots et les labyrinthes de maux, les lecteurs attendent son premier roman à paraître prochainement. Une autre facette de ce futur romancier.