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Ces responsables que les habitants ne voyaient que rarement ou à peine passer dans des cortèges à grande vitesse, précédés de sirènes assourdissantes pour frayer un chemin font désormais partie du décor, puisqu'ils s'activent en personne pour le contrôle des chantiers lancés ou en cours d'exécution. Les voilà miraculeusement aujourd'hui qui se donnent subitement, non par repentance, un formidable sursaut de dévouement aux devoirs que leur impose leur charge! Les litanies des contraintes budgétaires tant avancées aux habitants chaque fois qu'ils s'indignaient contre des difficultés qui empoisonnent leur cadre de vie, font désormais partie du passé. La ville s'est transformée du jour au lendemain en un gigantesque chantier. Les responsables n'ont pas la mémoire courte ! Ils connaissent par cœur les problèmes de leurs administrés au point de s'y attaquer sans rien oublier ! Du coup, ils se sont rappelé que l'asphalte des routes laissait à désirer. Ils se sont aussi empressés de colmater les milliers de nids-de-poule qui donnaient, depuis les premières pluies de l’année dernier, du fil à retordre aux conducteurs. Ils se sont rappelé enfin que la cité avait besoin d'un coup de peinture pour cacher la laideur de ses vieux « oripeaux ». Trottoirs, bâtiments publics, vieilles bâtisses abandonnées …tous ces édifices ont vu leurs couleurs ravivées au grand bonheur des visiteurs. Les jardins et places publics boisés ont vu, eux aussi, leurs plantes taillées à coups de cisailles rageuses ! Finie l'obscurité qui semait la peur parmi les habitants des quartiers périphériques abandonnés à leur triste sort. C'est que les ampoules des réverbères ne manquent plus comme il y a des lustres.
L'autre grand exploit dont la réalisation, jusque-là souhaitée par tous les habitants, c'est qu'on a éliminé tous les dépotoirs sauvages. Même les toits qui font office de greniers, ont subi un coup de lifting. Les chiens errants qui semaient longtemps la terreur et l'affolement parmi les enfants et les élèves et faisaient réveiller en sursaut les gens par leurs interminables aboiements, ont disparu comme par magie! Mieux, les responsables n'ont pas manqué de faire montre de prévoyance contre les catastrophes naturelles. Les pluies qui se sont abattues sur la région l'an dernier et cette année encore, ont charrié des amoncellements d'ordures qui ont obstrué les buses du pont du centre-ville, provoquant à chaque fois des débordements qui portaient préjudice aux riverains. Cette fois-ci, l'oued a été nettoyé et tout a été fait pour mettre fin aux crues. Certainement pas pour toujours, du moins, en cas de faibles précipitations !
Dans la foulée de ces bénéfiques et salubres travaux, certains responsables ont même poussé le bouchon en faisant preuve de zèle et surtout de trop d'imagination dont le but demeure un mystère insondable pour le commun des mortels. Sinon comment expliquer qu'ils aient procédé à l'arrachage de tous les panneaux publicitaires des hôtels, restaurants, auberges, sites touristiques et même de ceux indiquant les sièges des associations de développement des douars se trouvant près des routes des communes avoisinantes ! C'est à y perdre son… chemin!.
On a vu aussi de simples abris en tôles aménagés pour protéger du soleil et de la pluie les élèves, à plusieurs points d'arrêt sur le trajet emprunté par les bus du ramassage scolaire, se faire totalement raser !. Les illuminations sibyllines des responsables ne s'arrêtent pas là ! Il a même été prévu de « chasser » du plus grand Moussem religieux et économique de la région, en l'occurrence celui de Sidi Abdeljabbar, tenu hier dans la vallée des Amelnes, les centaines de marchands et autres commerçants ! Morale de l'histoire : l'incurie et la nonchalance des responsables ne sont pas du tout une fatalité.