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Chaque jour, les paysans de ce douar assistent à des incursions de troupeaux de caprins et ovins des éleveurs riverains qui mènent paître leurs bétails même dans leurs vergers et jardins domestiques. Excédés par cette situation intenable, ils décident de réagir, via une pétition comportant plusieurs dizaines de signatures dans laquelle ils dénoncent vigoureusement ces agressions infligées à leurs récoltes. En effet, il suffit de faire une descente dans les vastes vergers du village pour se rendre compte de ce phénomène. «Regardez ces amandiers : à peine ils commencent à bourgeonner qu’ils sont déjà dévorés par les chèvres ! C’est injuste ! »,rouspète Dabrahim, un octogénaire, anciens garde-champêtre du village. Chaque jour, des dizaines de troupeaux squattent les vergers de Tazekka. Ils s’acharnent sur les cultures, arbres, herbes et autres plantes fourragères : bref tout ce qui est vert sur terre.«C’est la razzia totale», s’indigne Lhous, un autre villageois. Les auteurs de ces dégâts sont bien connus par les habitants qui les ont surpris en flagrant délit d’intrusion dans leurs champs : Ce sont les troupeaux dont les propriétaires relèvent du quartier dit douar Lmkhaznia qui se trouve à la lisière de la ville et les parages ruraux où les habitants recourent massivement à des petits élevages domestiques de moutons comme activité d’appoint, et qu’ils mènent chaque jour vers la plaine proche de ce douar pour leur permettre de brouter.
Quotidiennement, ces « raids » engagent les victimes dans un cycle infernal fait d’altercations sans fin, parfois violentes qui éclatent avec les « envahisseurs ». Sans que les propriétaires des pacages ne parviennent à les chasser. Ils ont beau réclamer auprès des responsables locaux la protection de leurs cultures en vain. On nous confie que les fortes accointances qu’ont ces «resquilleurs» dans l’administration, leur assurent impunité. Les habitants ne doutent plus que ces éleveurs finiront ainsi par les déloger de leurs terres et les inciter à abandonner l’exploitation des arbres.
« Qu’est-ce qui nous reste à faire ici, quand on nous privera de nos propres biens agricoles, seule source de revenus?», crie Dabrahim, désespéré. Il faut savoir que le cas des habitants de Tazekka n’en est qu’un parmi tant d’autres.
En effet, il est regrettable de constater que ces invasions prennent aujourd’hui l’allure d’un véritable fait de société dans la région. Elles sont de plus en plus fréquentes et occasionnent de conséquents dégâts dans les biens agricoles des habitants impuissants.
Tous les douars qui se trouvent à proximité de Tafraout en pâtissent tels que Imiyan, Adad, Aguerd et Ighir entourés de vergers, pris d’assaut quotidiennement par les éleveurs citadins. Il faut rappeler que la protection des biens agricoles des citoyens est un droit. Les dispositions pénales qui punissent les contrevenants sont explicites. Encore faut-il que les autorités compétentes prennent leur responsabilité et procèdent à l’application de la loi.
D’autant plus que leur passivité ne fait que dégénérer encore plus la situation pour des agriculteurs sans défense. Aujourd’hui, on parle même des «maraudeurs», qui mettent main basse sur les bois et fruits des arganiers des villageois, tels que les huiles extraites vendues en plein jour par des marchands ambulants dans les ruelles de la ville.