«Sur le mur», nouveau roman de Halima Zine El Abidine : De l’audace à l’espoir

Halima Zine El Abidine n’est pas seulement une intellectuelle multidisciplinaire de premier rang qui introduit la cause féminine au Maroc comme principal thème de ses productions. Militante de la première heure, elle symbolise aussi et surtout l’engagement et l’audace.
Femme d’exception et d’une grande humanité et simplicité, Halima Zine El Abidine est l’auteure de plusieurs romans dont «Les citadelles de la sérénité» et  «L’obsession du retour». Elle a aussi signé de nombreuses pièces de théâtre, analyses, critiques et créations poétiques.
Connue pour sa fertilité d’esprit et d’imagination, l’écrivaine vient de publier son dernier roman intitulé «Sur le mur» («3ala Aljidar») aux éditions Kalimat Rabat.
L’histoire que l’auteure relate dans cette œuvre de 143 pages, au format de poche, s’inspire de la vague moderne des réseaux sociaux, forums de discussions et revues électroniques que nous offre Internet.
En effet, Halima Zine El Abidine plonge le lecteur dans l’univers des personnages du monde virtuel issus des événements nés des soulèvements populaires qui ont secoué nombre de pays de la région. Depuis l’immolation de "Bouazizi" par le feu, qui a déclenché la Révolution du Jasmin jusqu’aux élections présidentielles au Egypte
Une toile de l’artiste Thami Elhani, dit l’homme hirondelle, illustre la première page du roman. Représenté par la couleur grise d’un orage bourgeonnant dans un ciel couvert de nuages lourds et une mer très agitée. Une image qui, à première vue, témoigne de la tristesse et des prémices du bouleversement d’un avenir précaire.
Mais à bien voir, une lumière salvatrice représentée par un phare et des albatros redonne une lueur d’espoir, laissant ainsi place au soleil de la liberté.
Le roman de Halima reflète justement cette vision optimiste de l'avenir, quand bien même il critique la réalité à plusieurs niveaux. On reconnaît une auteure très cultivée exerçant fort bien sa fonction politique et associative, exposée à une série de chocs, de crises et de déceptions dans sa vie... Il faut dire qu’elle a  connu la vie à travers trois itinéraires qui se chevauchent, selon le critique et nouvelliste, Ali Bensaoud.
La première se manifeste dans un parcours social effectif  au sein de la famille et du  travail. La seconde représentée par le chemin interactif, avec des amis réels et virtuels, à travers lesquels se reflètent les positions des diverses manifestations sociales et, en particulier, celle du «Printemps démocratique». Enfin, le chemin réaliste confronté au chemin du rêve, avec le héros à qui elle ne cesse de penser : l'homme de la mer.
Forgée par les aléas des années de plomb, Halima Zine El Abidine est une de ces artistes qui ne craignent pas l’engagement. Elle compte parmi ceux et celles qui se déclaraient ouvertement militants, bravant les représailles et le joug de la machine makhzénienne de l’époque.
Depuis son jeune âge, Halima a vécu et affronté cet ogre qui dévore tout, notamment les détenus politiques. Ainsi, elle a toujours soutenu son compagnon qui devait passer plus de 20 ans derrière les barreaux. Une abnégation rare et singulière.
Halima Zine El Abidine travaille actuellement sur un nouveau roman.