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Réalisé en 2011, avec Eric Devin (image), Tina Baz (montage), Philippe Lecoeur & Laurent Malan (son), Myriam René (mixage) et Wilkimix (musique), cette production a reçu une douzaine de récompenses avant même sa sortie nationale.
En effet, le film dont la première mondiale a eu lieu en 2011 à Cannes, lors de la Quinzaine des réalisateurs, a reçu le Grand prix du Festival national de Tanger en 2012 et plusieurs autres en 2011 dont le Prix spécial du jury à Bruxelles, et Mention spéciale du jury au Festival Paris Cinéma.
«J’ai écrit le film à partir d’un fait divers. En 2005, je m’amusais à lire la presse à scandale marocaine. On parlait d’un nouveau trend : la féminisation de la criminalité. Une bande de quatre filles, un peu ouvrières, mais ce n’était pas tout à fait clair, repéraient des mecs dans les cafés et les dévalisaient. Il y avait eu un meurtre », se souvient la Leila Kilani.
Partant de cette histoire, la réalisatrice prépare un projet qu’elle propose par la suite à Hafed Benotman, un écrivain de roman noir… afin de l’écrire ensemble.
« Sur la planche » relate l’histoire de quatre jeunes femmes de vingt ans travaillant pour survivre le jour et vivant la nuit. Réparties en deux castes : les textiles et les crevettes, ces ouvrières ont une obsession commune: bouger. « De l’aube à la nuit la cadence est effrénée, elles traversent la ville. Temps, espace et sommeil sont rares. Petites bricoleuses de l’urgence qui travaillent les hommes et les maisons vides. Ainsi, va la course folle Badia, Imane, Nawal et Asma… », rapporte le synopsis.
Soufia Issami dans le rôle de Badia, Mouna Bahmad (Imane), Nouzha Akel (Nawal) et Sara Betioui (Asma) sont les protagonistes de ce long métrage dont les péripéties se déroulent à Tanger. Quatre comédiennes dont la sélection a été très réfléchie. En effet, « Aucune des actrices n’a été choisie juste pour elle. C’est le quatuor qui comptait. Celles que l’on a gardées avaient en commun une manière assez intuitive de travailler, sans être dans la caricature de leur propre image », explique-t-elle. Avant de conclure que « le film noir n’était pas un choix de ma part mais une évidence ».
Native de Casablanca en 1970, Leila Kilani étudie l’histoire et travaille comme journaliste jusqu’en 1999. Elle passe plusieurs années au Moyen-Orient. «Cinéphage», elle se passionne pour le cinéma muet européen et le film noir. En 2000, elle se lance dans la réalisation documentaire, avec des films témoignages au cœur de son pays, de sa lumière et de ses ombres. Naissent ainsi Tanger, « Le rêve des brûleurs » (2003) , et « Nos lieux interdits » (2008) , œuvre de mémoire sur les années de plomb qui ont vu de nombreux opposants mourir et disparaître entre 1960 et 1980. Période que le nouveau règne a permis d’éclairer. « Sur la planche », est son premier long métrage de fiction.