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Il n'y en a qu'une seule et unique explication. Aziz Hilali, président du Conseil national de l'Ordre des ingénieurs topographes, a pris la parole au nom du bureau national de l'UNIM pour dire que « cette mesure est un acte de représailles contre la ligne militante » de ce cadre associatif. Curieusement, la décision du remerciement était tombée au lendemain de la grève de 48 heures les 23 et 24 juin et qui a été couronnée d'un succès national retentissant. En revanche, c'est la « tête » de cette association connue et reconnue pour être aux premières lignes de défense de la communauté des ingénieurs qui a été visée. En contrepartie, l'UNIM ne compte pas y aller de main morte. En considérant que c'est elle qui est concernée par cette décision abusive, elle dit se réserver le droit de riposter à cette bavure le moins que l'on puisse dire anachronique avec le climat de liberté marquant le nouveau règne. « Une réunion du comité administratif de l'UNIM aura lieu samedi 3 juillet à Rabat pour examiner la suite à donner à cette décision sans précédent, du moins durant les dix dernières années du nouveau règne », a annoncé Aziz Hilali. Pour ce dernier, comme pour ses nombreux collègues venus exprimer leur solidarité avec le président de leur association, l'illégalité du renvoi est flagrante. Plus encore, elle constituerait, au-delà de l'UNIM, une « atteinte gravissime des droits constitutionnels, à la liberté syndicale et plus globalement aux acquis démocratiques obtenus au prix de hauts sacrifices consentis par le peuple marocain », prévient M. Hilali, avant de passer la parole au président de l'UNIM Abdellah Saâidi. En exprimant sa reconnaissance pour cet élan de solidarité manifesté par ses confrères, ainsi que par l'ensemble des acteurs associatifs, partisans, ou encore des médias, M. Saâidi a souligné que cette solidarité ne le concernait pas en tant que responsable régional du Haut commissariat aux Eaux et Forêts, mais en tant que président de l'Union nationale des ingénieurs marocains. « En tant que personne, je n'ai pas adhéré à l'UNIM pour préserver mon poste de responsable aux Eaux et Forêts mais pour contribuer à la revalorisation du métier d'ingénieur », a-t-il précisé, en ajoutant que son limogeage n'a été motivé ni par des considérations de rendement professionnel, moins encore par des questions en rapport avec la gestion des ressources humaines de la direction régionale du Haut commissariat aux Eaux et Forêts. Interrogé sur les dispositions à prendre pour contester ce limogeage, M. Saâidi a répondu qu'il n'allait rien entreprendre. La balle est plutôt dans le camp de l'UNIM, puisque c'est elle qui serait en ligne de mire, pouvait-on en déduire. Pour ce faire, cette ONG, créée dans les années soixante, peut compter sur un grand soutien populaire, partis politiques, syndicats et tissu associatif compris. Une grande chaîne de solidarité se forme autour du président de l'UNIM, dont le limogeage a suscité une vague d'indignations sur la scène syndicale, associative et partisane. Aziz Hilali a affirmé que « le bureau national de l'UNIM a remarquablement été submergé de communiqués de soutien », citant parmi les auteurs des communiqués des partis politiques, dont l'USFP, le PI et le PPS, la majorité des acteurs associatifs, ceci sans compter la quasi-totalité des syndicats, toutes sensibilités confondues.
Un véritable bloc se forme autour de l'UNIM et de son président pour contester une décision jugée arbitraire, appuyer le combat des ingénieurs et réhabiliter une profession qui, comble du paradoxe, est au cœur des chantiers du nouveau règne.