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Ce colloque réunira le samedi 28 janvier 2012 à partir de 14h30 des chercheurs des deux rives de la Méditerranée dont certains ont été collaborateurs ou disciples de Pierre Bourdieu.
Selon des études récentes, ce dernier a été l’un des chercheurs en sciences sociales dont la pensée est la plus utilisée et la plus citée dans les ouvrages de sociologie contemporaine. Pierre Bourdieu a écrit de nombreux ouvrages et études sur les médias, l’éducation, la misère sociale ou encore l’Etat, offrant ainsi des concepts aujourd’hui utilisés par des chercheurs, journalistes et étudiants.
Né en 1930 et décédé en 2002, Bourdieu est un sociologue français qui, à la fin de sa vie, devint, par son engagement public, l’un des acteurs principaux de la vie intellectuelle au sein de l’Hexagone. Sa pensée a exercé une influence considérable sur les sciences humaines et sociales, en particulier sur la sociologie française d’après-guerre. Sociologie du dévoilement, elle a fait l’objet de nombreuses critiques, qui lui reprochent en particulier une vision déterministe du social dont il se défendait.
Son œuvre sociologique est dominée par une analyse des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales. Bourdieu insiste sur l’importance des facteurs culturels et symboliques dans cette reproduction et critique le primat donné aux facteurs économiques dans les conceptions marxistes. Il entend souligner que la capacité des agents en position de domination à imposer leurs productions culturelles et symboliques joue un rôle essentiel dans la reproduction des rapports sociaux de domination. Ce que Pierre Bourdieu nomme la violence symbolique, qu’il définit comme la capacité à faire méconnaître l’arbitraire de ces productions symboliques, et donc à les faire admettre comme légitimes, est d’une importance majeure dans son analyse sociologique.
Le monde social, dans les sociétés modernes, apparaît à Pierre Bourdieu comme divisé en ce qu’il nomme des champs. Il lui semble, en effet, que la différenciation des activités sociales a conduit à la constitution de sous-espaces sociaux, comme le champ artistique ou le champ politique, spécialisés dans l’accomplissement d’une activité sociale donnée. Ces champs sont dotés d’une autonomie relative envers la société prise dans son ensemble. Ils sont hiérarchisés et leur dynamique provient des luttes de compétition que se livrent les agents sociaux pour y occuper les positions dominantes. Ainsi, comme les analyses marxistes, Pierre Bourdieu insiste sur l’importance de la lutte et du conflit dans le fonctionnement d’une société. Mais pour lui, ces conflits s’opèrent avant tout dans les différents champs sociaux. Ils trouvent leur origine dans leurs hiérarchies respectives, et sont fondés sur l’opposition entre agents dominants et agents dominés. Pour Bourdieu, les conflits ne se réduisent donc pas aux conflits entre classes sociales sur lesquels se centre l’analyse marxiste.
Pierre Bourdieu a également développé une théorie de l'action, autour du concept d’habitus, qui a exercé une grande influence sur les sciences sociales. Cette théorie cherche à montrer que les agents sociaux développent des stratégies, fondées sur un petit nombre de dispositions acquises par socialisation qui, bien qu'inconscientes, sont adaptées aux nécessités du monde social.
L’œuvre de Bourdieu est ainsi ordonnée autour de quelques concepts directeurs : habitus comme principe d’action des agents, champ comme espace de compétition sociale fondamental et violence symbolique comme mécanisme premier d’imposition des rapports de domination.
A partir d'un regard des deux rives, il s'agira pour les participants au colloque organisé par le Centre de recherches sur l’Afrique et la Méditerranée de l’Ecole de gouvernance et d’économie de Rabat d'utiliser la sociologie pour penser notre monde contemporain.