Les marchands d’occasion ou commerçants occasionnels qui existent partout dans le MONDE, le livre d’occasion et la brocante des livres font partie du paysage culturel et scolaire depuis des lustres. On peut y trouver le livre rare adulé depuis son enfance comme on peut tout simplement enrichir sa collection et peaufiner sa bibliothèque par des chefs-d’œuvre littéraires, parfois étalés par terre par des marchands ambulants qui essayent de survivre tant bien que mal face à une certaine misère, et à un certain contexte socioéconomique des plus durs.
Il y a aussi des bibliothèques municipales et des associations d’échanges internationaux concernant la brocante annuelle de livres déclassés à l’occasion des rentrées scolaires ou des campagnes de vulgarisation de la lecture. On peut à ces occasions acheter des livres pour des sommes dérisoires. Code de la route, guides touristiques, bandes dessinées, livres scolaires, ouvrages de valeur… sont étalés par terre au grand plaisir des bourses au revenu limité d’une population à la situation PRECAIRE.
Le secteur de la presse ne serait nullement touché si certaines entreprises de Patron à la Choukara passaient par l’insertion d’une publicité honnête au lieu de faire passer celle-ci par le biais d’interviews ou de déclarations lors d’évènements politiques, socio-culturels ou autres à cette même presse très compatissante, qui ne se méfie nullement de ce piège de chausse-trappe aussi engluant que les sables mouvants.
L’auteur, l’écrivain et l’artiste sont soumis la plupart du temps aux conditions d’un prestataire de service tout simplement, dont les prix varient de 20.000 à 25.000 DH, qui ne possède aucun comité de lecture, le conseil éditorial est souvent bidon, et n’est orienté que pour flatter votre ego, les corrections orthographiques sont mal faites ou inexistantes, la mise en page est standardisée (même style de couverture par exemple, ce qui n’est pas un avantage marketing !). Par contre, une véritable maison d’édition ne vous fera rien payer, c’est elle qui avance la totalité des frais et qui se charge de la diffusion de vos livres.
La protection de la propriété intellectuelle contre les techniques telles que la concurrence déloyale ou l'enrichissement sans cause, nécessite de nombreuses recommandations quant à la bonne conduite de relations contractuelles entre les différents partenaires : auteurs, éditeurs et imprimeurs et aussi producteurs audiovisuel ou autres.
L’émergence des litiges reste grandissante mettant en cause le droit dans le secteur du livre et de l’édition sans oublier la valeur importante de l'information, du statut des citations d'œuvres audiovisuelles cinématographiques et musicales face à la naissance de l'édition électronique ou encore de la survivance des prorogations de guerre aux nouvelles règles relatives à la durée de la propriété littéraire et artistique.
Il n’est nullement nécessaire de rappeler les codes et les lois qui existent bel et bien et, c’est l’épée de Damoclès qui n’attend qu’une tête en vue. Il n’y a de jungle que dans la tête de ceux qui le veulent bien, au Maroc, les lois sont respectées, il est fort vrai que dans la mise en œuvre, certains retards sont à déplorer, même sous d’autres cieux où les dossiers s’empilent pendant des années…. L’appareil judiciaire et les juristes du Maroc sont respectables et respectés. A Bon entendeur, salut !
Il faut aussi rappeler qu'il n'existe pratiquement pas de barème précis permettant de déterminer à coup sûr ce qui relève du droit de citation et ce qui appartient à la contrefaçon.
Par Zohra J. Wollttcheva
Docteur d’Etat en sciences économique et juridique
Critique d’art et journaliste.