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C’est au Dorchester Hotel de Londres que commence l’action du nouveau Bond. Et c’est dans le même palace à la flamboyance coloniale que William Boyd a présenté “Solo” mercredi avant d’en confier sept exemplaires signés à autant d’hôtesses de l’air, pour les acheminer, à bord de splendides bolides Benson, vers Heathrow et, au-delà, le monde.
Cette mise en scène grandiloquente lance un roman qui est censé donner un nouveau souffle à une série littéraire parfois fatiguée, dans l’ombre écrasante des films sur 007.
Le pénultième roman, “Carte blanche” par Jeffery Deaver en 2011, a reçu un accueil autrement plus tiède que le dernier film “Skyfall”, un énorme succès avec Daniel Craig dans le rôle de 007.
“Quand je dis que j’écris la nouvelle aventure de James Bond, les gens me demandent si Daniel Craig va jouer dedans”, résume William Boyd.
S’il a relevé le défi, c’est qu’on “ne refuse pas James Bond” et aussi parce qu’il est un grand fan de la saga. Au point de faire de Ian Fleming le personnage de l’un de ses précédents romans, après avoir, étudiant, dévoré “Bons baisers de Russie” à l’internat, en cachette, “après l’extinction des feux avec tout le plaisir lié à la transgression”.
Comme à l’accoutumée, Boyd, devenu un auteur planétaire traduit en trente langues, s’est inspiré de son propre parcours pour nourrir la sage de Bond. Né à Accra au Ghana il y a 61 ans, l’auteur de “Un Anglais sous les Tropiques” envoie ainsi 007 en Afrique pour une mission à son propre compte. Le Zanzarim, un pays fictif déchiré par la guerre civile, rappelle fortement celle du Biafra à la fin des années 1960.
L’action se situe d’ailleurs en 1969, à un moment où “le monde est en train de changer”, ce dont profite l’auteur pour camper un 007 certes vieillissant (45 ans) mais moins “oldschool”, c’est-à-dire moins sexiste voire raciste qu’il a pu apparaître parfois.