Société civile et parité hommes-femmes

Des universitaires et acteurs associatifs, en conclave récemment à Essaouira, à l’occasion d’une journée d’étude placée sous le thème “La parité entre les législations internationale et nationale : défis et perspectives”, ont mis en avant le rôle crucial que la société civile est appelée à jouer pour la réalisation de la parité entre hommes et femmes.
Dans leurs conclusions au terme des travaux de cette journée d’étude, organisée par l’association Ennakhil, en partenariat avec l’Association américaine “Rule of Law Initiative” et l’Association Jossour, les participants ont plaidé en faveur de l’amélioration des capacités des acteurs de la société civile oeuvrant dans le domaine des droits de la femme, afin de leur permettre d’assumer pleinement les nouveaux rôles qui leur sont attribués par la Constitution, notamment au niveau de la contribution dans la mise en oeuvre et l’évaluation des politiques publiques et dans l’élaboration et le suivi des programmes de développement au niveau régional.
Dans ce sens, ils ont appelé à développer la communication et l’approche participative au sein de la société civile, à renforcer les capacités des acteurs associatifs en matière de réseautage et de plaidoyer, à mettre à profit les moyens de communication et les réseaux sociaux pour un travail plus efficient et à associer les médias et d’autres acteurs influents comme relais de l‘action associative. Le point a également été mis sur l’importance de la création de comités de veille et d’observatoires régionaux pour le suivi des cas de discrimination basée sur le genre, l’amélioration des capacités des femmes et des acteurs associatifs en matière de connaissances juridiques et politiques, notamment à travers des sessions de formation, le renforcement du rôle de la société civile comme force de plaidoyer, de suivi et de proposition, l’unification de la notion de parité et la coopération entre ONG et partis politiques pour l’élaboration de mécanismes permettant de réaliser la parité.               
Dans une déclaration à la MAP à cette occasion, la présidente de l’Association Ennakhil, Zakia Lamrini, a indiqué qu’il s’agit d‘une étape dans une série de rencontres organisées dans plusieurs villes marocaines, visant à éclaircir la notion de parité, énoncée dans l’article 19 de la Constitution, à engager un débat sur le rôle que peut jouer la société civile pour la mise en œuvre de ce principe et à élaborer un ensemble de propositions pour atteindre cet objectif.  Elle a également insisté sur l’importance de la parité, qui est une question sociétale concernant, non seulement la participation politique des femmes, mais aussi dans d’autres domaines, qu’ils soient économique, social ou culturel, ajoutant que cette notion est étroitement liée aux concepts de développement, de démocratie et des droits de l’Homme.
Cette journée d’étude, qui a réuni notamment des acteurs associatifs s’activant dans la province d’Essaouira, des ONGs nationales et des professeurs universitaires et chercheurs, a été marquée par deux présentations ayant trait au “Principe de parité et d’égalité : les contraintes de l’institutionnalisation” et “Parité et autonomisation de la femme : contraintes et préalables”, ainsi que par des ateliers sur le rôle de la société civile et des acteurs politiques dans la mise en œuvre des dispositions de l’article 19 de la Constitution.