L'attaque contre la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), mandatée par le Conseil de sécurité pour veiller à l'application de l'accord de paix signé le 15 mai par le camp gouvernemental, puis le 20 juin par la rébellion à dominante touareg, illustre la difficulté d'isoler les jihadistes, objectif assigné à cet accord par la communauté internationale.
Cette embuscade "n'affectera pas la détermination des Nations unies à soutenir le peuple malien et le processus de paix", a néanmoins assuré Ban Ki-moon. Selon son porte-parole, le secrétaire général de l'ONU a "condamné fermement l'attaque" qui s'est produite sur l'axe Goundam-Tombouctou, dans la région de Tombouctou.
Les soldats du bataillon burkinabé Badenya "rentraient à la base lorsqu'ils sont tombés dans l'embuscade", a expliqué une source au sein du contingent burkinabé jointe par l'AFP.
Aqmi a revendiqué "l'embuscade de ce (jeudi) matin contre les forces internationales au Mali", dans une déclaration d'un de ses porte-parole, Abderrahmane Al-Azawadi, à l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar. Il a évoqué un bilan de "sept soldats (de l'ONU) tués et quatre véhicules militaires détruits".
Longtemps concentrées dans le nord du pays, les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l'année vers le centre, puis le sud.
Mardi, un autre groupe jihadiste, Ansar Dine, a ainsi revendiqué le raid meurtrier du 27 juin contre un camp de l'armée malienne à Nara (centre), près de la Mauritanie, et le saccage de bâtiments administratifs et de sécurité le lendemain à Fakola (sud), à 20 km environ de la frontière ivoirienne.
Ansar Dine a menacé de frapper la Mauritanie et la Côte d'Ivoire - jusqu'à présent épargnée par ces violences - pour les punir de "travailler avec les ennemis de l'islam", en référence notamment à la France, qui conduit l'opération Barkhane, traquant les jihadistes à travers le Sahel.
La Minusma a perdu 35 militaires dans des attaques (attentats-suicides, mines, embuscades, tirs de mortier et roquettes) depuis son déploiement en juillet 2013, ce qui en fait l'opération de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie dans les années 1990.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Aqmi et Ansar Dine, après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Bien que les jihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés de cette région à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, des zones entières échappent encore au contrôle des autorités maliennes comme des forces étrangères.