Sit-in national dimanche prochain : Les handicapés en campagne

La situation des handicapés au Maroc n'a rien de réjouissant.  72% d'entre eux sont sans instruction, 88% sans emploi et une grande majorité souffre d'absence de couverture sociale et d'accessibilité aux lieux publics. 
Les 1.530.000 personnes en situation de handicap, soit plus de 5% de la population du Royaume, se considèrent comme exclus de toute activité sociale intégrative et victimes de l'indifférence générale de la société et ses représentants.
Ils viennent donc de lancer une campagne plurimédia (TV, radio, affichage, web)  de sensibilisation à leur cause. Elle sera diffusée à partir du 18 mai et va durer jusqu'à fin juin 2011. Ils comptent organiser un sit-in national le 22 mai prochain pour revendiquer le « déblocage » du projet de loi 62-09 sur le renforcement des droits des personnes en situation de handicap.
Pour les membres de l'Amicale marocaine des handicapés, initiateurs de cette campagne, l'objectif de cette initiative est de provoquer un sursaut au sein de la population marocaine, afin que celle-ci prenne pleinement conscience de la réalité vécue chaque jour par les personnes en situation de handicap.  Ils estiment qu'il est temps que les personnes handicapées  passent du statut de citoyens à part, à celui de citoyen à part entière.
Pour y arriver, les concepteurs de cette campagne ont mis l'accent sur la provocation et l'ironie. Ils ont mis en scène différentes situations de discrimination et d'exclusion auxquelles se retrouvent confrontées au quotidien les personnes handicapées. Le ton des spots diffusés à la télévision, à la radio et dans la presse écrite vise à choquer et à jouer sur la symbolique et l'universalité de pictogrammes signalétiques.
La campagne qui débute le 18 mai 2011, a été rendue possible grâce à la mobilisation bénévole d'agences de communication, de régies, d'afficheurs, de supports presse, de radios… réunis pour alerter et responsabiliser les citoyens marocains sur les conditions de vie des personnes handicapées.