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D’entrée, Abdelouahed Radi allait donner le ton à cette réunion dissipant toutes les rumeurs sur une éventuelle crise au sein du parti de la Rose: "S'il y avait divergence ces derniers années au sein du parti, c'est peut-être sur la manière et le rythme de la mise en œuvre des décisions politiques" et non pas sur "les questions fondamentales". Le Premier secrétaire allait ensuite faire lors de son intervention un diagnostic critique mais combien réaliste et sur la situation du parti et sur l’échiquier politique du pays. Pour lui, le 9ème Congrès de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) constitue "la dernière occasion" pour le parti de remettre de l'ordre dans ses rangs et de retrouver sa place et sa crédibilité au sein de la société. Il a précisé que pour les Ittihadis, le Conseil national doit lors de cette session mettre en œuvre les fondements et les outils de travail pour une meilleure préparation de ce Congrès qui s’annonce crucial pour le parti des forces populaires. Le Premier secrétaire du parti a expliqué que le 9ème Congrès devrait également définir une feuille de route pour affronter les prochaines échéances électorales.
En ce qui concerne la situation politique nationale, Abdelouahed Radi n’a pas manqué de rappeler que le parti de Ben Barka a été le premier à réclamer des réformes constitutionnelles. « L’USFP a toujours milité et lutté pour un Maroc démocratique et moderniste et pour que nos concitoyens aient les moyens et les conditions pour une vie digne», a-t-il ajouté. D’où la responsabilité du parti de la Rose et les attentes du peuple marocain. «Ce que prônent certains aujourd’hui sur la scène politique a toujours fait partie des principes de l’USFP. Combattre la corruption et la prévarication, la moralisation de la vie politique et publique a toujours figuré dans le projet sociétal et moderniste du parti des forces populaires», a souligné le Premier secrétaire du parti. Il a également précisé que l’Ittihad n’est plus seul sur l’échiquier politique et que d’autres partis de droite et de gauche sont des concurrents du parti de la Rose, ce qui nécessite une plus grande mobilisation, une meilleure organisation et une discipline partisane sérieuse. «L’USFP a participé au changement d’une manière efficace et dynamique et a contribué largement à la vie politique nationale», a-t-il indiqué.
Pour Abdelouahed Radi, la nouvelle carte politique nécessite un rassemblement de toute la famille ittihadie et doit s’étendre à toute la gauche pour redynamiser le parti de la Rose. Une dynamique qui, selon le Premier secrétaire, doit s’effectuer sur deux fronts, à savoir le Parlement et la scène syndicale. Il a salué l’entente qui prend forme entre la FDT et la CDT et a mis en valeur la prestation du Groupe socialiste à la Chambre des représentants et celle du Groupe fédéral à la Chambre des conseillers. «Certes il existe des différences de points de vue mais on n’est pas dans une crise politique à l’USFP comme pourraient le penser certains. Mais ce qu’on doit absolument éviter, c’est la «Fitna» au sein du parti», a explicité le Premier secrétaire du parti de Abderahim Bouabid. Et d’ajouter que ce qui entrave la bonne marche du parti, c’est peut-être la manière et la cadence d’opérationnaliser les décisions prises.
Et dans ce cas il faudrait, selon Abdelouahed Radi, avoir recours au dialogue, aux concessions ou au principe de la majorité pour trancher sur les décisions à prendre. Il a déploré la situation dans laquelle se trouve le parti actuellement, qu'il a qualifiée d’"autodestruction" et qui a été à l'origine de l'échec de l'USFP aux dernières élections législatives, appelant à la mobilisation pour faire sortir le parti de cette impasse.
Cette réunion a été marquée également par la présentation de deux rapports sur "les préparatifs du 9ème Congrès" et "l'organisation des élections communales de 2012". Le premier rapport propose la tenue du prochain Congrès en septembre prochain avec pas plus de 1200 congressistes, et la constitution immédiate d'un comité préparatoire.
Le second rapport propose une plate-forme pour l'élaboration d'une stratégie électorale susceptible de regagner les zones d'influence du parti dans les grandes villes, le recrutement d'une nouvelle élite selon les critères de compétence et de popularité, et la création d'un comité national des élections et de comités locaux pour la mise en œuvre du programme d'action national. Ces deux rapports feront l'objet d'une discussion élargie entre les membres du Conseil national du parti.
Ensuite, le débat a été consacré aux deux points à l’ordre du jour avec clarté, transparence et démocratie. De l’autocritique aux reproches en passant parfois par quelques contestations, les débats au Conseil national étaient animés et les interventions passionnées, mais qui étaient riches, intéressants et édifiants. Après de longues heures, les débats ont été couronnés par un communiqué final comportant plusieurs décisions pour l’étape à venir.
Texte intégral du communiqué final
Après avoir pris acte du rapport du Bureau politique présenté par le Premier secrétaire du parti, Abdelouahed Radi, et de deux autres rapports portant sur les actions à entreprendre pour la préparation du prochain Congrès et les échéances électorales en perspective ;
Après un débat approfondi sur les différents volets de la situation politique générale et organisationnelle du parti et de son projet relatif au plan d’action pour la prochaine étape, tout en rappelant les derniers développements du Printemps arabe qui confirment la nécessité de la présence de forces et de blocs politiques qui jouissent d’un véritable poids afin d’éviter toutes sortes de dérapages ou de tentations autoritaires ;
Le Conseil national exprime sa profonde préoccupation quant à la situation politique après la formation de l’actuel gouvernement et la mise en œuvre de la nouvelle Constitution. Laquelle situation est marquée par la lenteur de son action législative et exécutoire, ce qui transparait particulièrement dans le retard pris pour la promulgation de la loi de Finances avec tout ce que cela induit comme répercussions sur le déroulement normal des rouages de l’Etat et ses intérêts ainsi que les conséquences qui limitent la vision des acteurs économiques, des investisseurs et des différents partenaires sociaux, outre l’impact fâcheux sur les affaires des citoyens.
Parmi les résultats de la lenteur et de la confusion, il en est résulté une absence d’horizon en vue de mettre en œuvre les grandes réformes politiques restées jusqu’à présent bien timorées. Ainsi, l’Institution législative n’a pas connu d’évolution marquante au niveau de ses décisions à même d’instituer un nouveau dialogue politique entre une opposition qui exprime les préoccupations et les attentes de la société et une majorité gouvernementale et par là même accorder aux institutions une place centrale et une position de leadership au diapason de la vie politique tout entière.
Dans le même cadre, le Conseil national met en garde contre les dangers de voir apparaître des tentations autoritaires liant dans l’exercice de la responsabilité les questions strictement partisanes, l’action gouvernementale et l’élaboration des politiques publiques. Cela s’est traduit par l’annonce de réformes de manière unilatérale dont la préoccupation essentielle avait un caractère médiatique limité, ce qui a privé le gouvernement d’un minimum de cohésion et de solidarité et par conséquent a créé une situation étrange alliant concomitamment des tendances d’opposition et de soutien sans précédent dans l’histoire et les annales des gouvernements successifs.
Le Conseil national salue le rôle joué par le Groupe socialiste dans l’éclaircissement, l’évaluation, la proposition et la critique et ce, dans une parfaite symbiose d’harmonie et d’interaction avec les attentes des citoyens et l’écoute de leurs revendications. Le Groupe socialiste a imputé la responsabilité de répondre de façon urgente à ces doléances au gouvernement actuel.
-Attire l’attention sur le fait que la situation sociale est empreinte de tension et de toute une série de manifestations de protestation sous différentes formes et dans différents régions et secteurs professionnels. La recrudescence du taux de chômage reflète en réalité une incapacité et une confusion pour ce qui est du traitement d’une crise qui ne peut être dépassée par les discours, les slogans et la vente des chimères. Par là même, il impute au gouvernement actuel la responsabilité des répercussions qui pourraient découler de cette situation de tension et met en garde contre les dangers entraînés par l’approche sécuritaire quant au traitement des revendications sociales.
-Le Conseil insiste sur l’indépendance de la justice comme garantie primordiale pour l’exercice des droits, des libertés individuelles et collectives, de même qu’il rejette toutes les dispositions qui visent à instaurer une tutelle sur les médias et à réduire le champ de l’expression libre.
Au sujet de la situation organisationnelle interne du parti à l’horizon du 9ème Congrès national :
Premièrement : le Conseil enregistre avec satisfaction la fermeté et la franchise du rapport du Bureau politique qui a fait part des handicaps qui ont affecté la situation du parti, ce qui a débouché sur un recul électoral. Le Conseil national se félicite de l’action propositionnelle et constructive issue des travaux de la Commission politique et de la Commission de l’opérationnalisation de l’outil partisan, qui était à l’origine de la décision de la tenue du 9ème Congrès national selon un agenda et un calendrier approuvés par le Conseil national qui a appelé à en préciser davantage les modalités.
Dans ce cadre, le Conseil national a décidé :
a-la tenue du 9ème Congrès national au courant du mois de septembre 2012.
b-la constitution d’une commission préparatoire ouverte sur toutes les compétences du parti, à partir de laquelle sont issues 6 commissions sectorielles qui devront entamer leurs travaux dès la semaine prochaine.
c-la confirmation que le 9ème Congrès national, ordinaire dans sa structure organisationnelle, est exceptionnel du fait qu’il doit donner lieu à des décisions et orientations qui éclaircissent de manière nette l’identité du parti, précisent sa ligne politique actuelle et garantissent le renforcement de ses liens avec le peuple marocain et ses forces vives aussi bien dans les villes que dans la campagne.
Deuxièmement : suite à la régression criante de la représentation féminine dans l’Exécutif, le Conseil national confirme le principe de la parité dans l’esprit et la lettre, et ce dans l’ensemble des organes du parti et des institutions élues. Il considère qu’aller de l’avant dans l’opérationnalisation de ce principe est l’un des défis du prochain Congrès, puisqu’il considère cela comme étant un réel indice pour l’intériorisation de la culture démocratique et des valeurs modernistes dans les rangs de notre parti. De même qu’il s’agit d’un indice qui répond à la dynamique sociétale des mouvements marocains de l’action féminine.
Troisièmement : le Conseil national exprime sa conviction quant à la nécessité de faire du 9ème Congrès national une nouvelle étape pour s’ouvrir sur les différences forces et potentialités sociétales et démocratiques, ainsi que les potentialités de la Gauche démocratique qui croient en la nécessité stratégique d’édifier un pôle de poids en vue de faire face aux forces de droite et conservatrices. Ce qui garantit une séparation logique dans le paysage politique national et ouvre la perspective d’une alternance démocratique réelle et mature.
A ce propos, le Conseil national appelle à la prise d’initiatives concrètes et audacieuses à l’égard des différentes constituantes de la Gauche démocratique. L’entame de ce processus se fait par l’ouverture d’un dialogue franc et constructif, outre la création des liens de rencontre et des espaces d’actions communes ouvertes sur l’avenir.
Le Conseil national a examiné la nature des tâches qui incombent au parti à l’horizon des prochaines échéances (locales, régionales, professionnelles et Chambre des conseillers).
Après avoir insisté sur la nécessité d’améliorer le cadre juridique et organisationnel conformément aux développements issus de la pratique au cours de ces dernières années, lequel cadre est censé développer le système de la gouvernance aux niveaux local et régional.
Le Conseil national souligne que le développement relatif enregistré dans le champ des lois, des procédures électorales, de la garantie de la transparence des élections, de l’intérêt accordé à la mise à niveau des villes, le développement entamé il y a des années, n’a pas été accompagné d’un développement parallèle des élites politiques locales. Ce qui constitue un paradoxe dans notre système de gouvernance locale, et fait perdre à nos grandes et moyennes villes d’énormes opportunités pour qu’elles soient de véritables et dynamiques centres de développement.
A ce propos, le Conseil exprime sa ferme détermination à la création de toutes les conditions de mobilisation dans le but de reconquérir les positions de l’USFP dans les villes aux côtés des forces démocratiques et progressistes. Pour ce faire, le Conseil national a décidé de mettre en place une commission nationale parallèlement avec la commission préparatoire du Congrès, pour veiller à la préparation des prochaines échéances avec tout ce que cela exige en termes d’ouverture, de mobilisation et de participation de toutes les potentialités dans les différentes régions et collectivités.
Le Conseil national
Rabat, le 5 mai 2012