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M. Oulmane a ouvert la cérémonie en expliquant que le rapport prévoit encore un ralentissement de la croissance mondiale, dû à la crise mais surtout aux politiques des gouvernements visant à la résoudre. En effet, d'après les chiffres du rapport, la croissance mondiale est passée de 4,1% en 2010 à 2,7% en 2011, et la CNUCED s'attend à une poursuite de cette tendance en 2012 et annonce une croissance inférieure à 2,5%. Ainsi, elle constate que la compression des salaires combinée au chômage font baisser la demande et affectent durement la croissance et l'emploi.
Pour sa part, Mme Cherkaoui a indiqué que ce rapport a repris une notion que l'on avait oubliée en économie, celle des inégalités de revenus. En effet, jusqu'à une date récente, les économistes avançaient que la concentration des revenus est nécessaire pour générer l'épargne et l'investissement, et ainsi, les politiques visant à réduire les inégalités ont tendance à saper l'efficacité économique et la croissance. Or, ce rapport stipule que de fortes inégalités réduisent la demande globale, privent de nombreux individus de l'accès à l'éducation et au crédit, et représentent un énorme gaspillage de potentiel de développemen. Il conclut ainsi que l'aggravation des inégalités n'est ni une condition nécessaire à une croissance économique saine, ni son résultat naturel. En revanche, la pleine participation de tous les citoyens dans le produit de l'économie dans son ensemble est indispensable pour un développement durable et fructueux.
L’intervenante a poursuivi en évoquant une des principales raisons pour lesquelles les inégalités sont de plus en plus fortes. En effet, elle explique que la précédente conception de la politique publique, fortement axée sur la réduction d'un chômage élevé et des inégalités de revenus, a été abandonnée et remplacée par une approche plus favorable au marché. En plus du fait que les entreprises ne cherchent plus qu'à enrichir leurs actionnaires. Ce changement d'orientation générale s'est produit dans la plupart des pays développés à partir de la fin des années 1970, puis a gagné les pays en développement dans les décennies suivantes.
Le rapport formule des recommandations pour réduire les inégalités, entre autres l'instauration d'un salaire minimum légal et l'amélioration de l'emploi public. Il préconise également des politiques qui préservent la part des salaires dans le revenu national et qui assurent la redistribution du revenu par le biais d'une fiscalité progressive et des dépenses publiques. Ainsi elles contribueraient à réduire les inégalités tout en améliorant l'efficacité économique et la croissance économique.
En définitive, la CNUCED, par le biais de ce rapport, montre que les pays en développement restent vulnérables, tandis que les réductions budgétaires et les réformes du marché du travail dans les pays développés freinent toute sortie de récession. Elle croit en une croissance positive et soutenue en parallèle avec de faibles inégalités de revenus. Reste à savoir si ces recommandations qui semblent fonctionner sur le long terme, seraient applicables dans l'ensemble des pays du monde.