-
À Sète, Mustapha Jmahri explique l’identité maritime d’El-Jadida
-
Journée culturelle bissau-guinéenne au Théâtre Mohammed V : Bonnes performances du groupe «Netos de Bandim» et de l'artiste musicien Binham Quimor
-
La diversité culturelle du Maroc célébrée au Village de la Francophonie à Paris
-
"Le plus grand mariage du monde", un spectacle célébrant les traditions marocaines le 7 décembre prochain à Casablanca
"Je ne dis pas la guerre entre hommes et femmes, mais la lutte entre eux, et je crois que cela n'a pas beaucoup changé depuis l'époque de Choderlos de Laclos" (qui a écrit les Liaisons dangereuses à la fin du 18e siècle, NDLR), déclare John Malkovich à l'AFP.
"Les émotions profondes sont souvent violentes, et les émotions, je crois qu'elles sont plus ou moins les mêmes", souligne-t-il dans un français fluide.
C'est cette "lutte" qu'il met au cœur de sa mise en scène d'une œuvre dans laquelle, selon lui, "rien n'a vieilli".
Présentée au Théâtre de l'Atelier à Paris à partir de mercredi, la pièce est une adaptation du roman pour le théâtre faite par le dramaturge britannique Christopher Hampton, dans une nouvelle traduction de Fanette Barraya.
De très jeunes acteurs se partagent le plateau, téléphone portable à la main. Ils ont été recrutés après l'audition par le metteur en scène de plus de 300 jeunes élèves des Conservatoires et cours d'art dramatique car, souligne John Malkovich, les héros du roman avaient entre 15 et 30 ans.
"On fait une espèce de mélange entre le 18 siècle et maintenant", notamment dans les costumes, ajoute-t-il, "sur une scène plutôt nue".
Pour communiquer, les acteurs utilisent les moyens modernes, portables et textos. "C'est juste une méthode", relève John Malkovich, pour qui l'essentiel reste la lutte entre le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil.
"Vérités profondes et anciennes"
Au sein d'une société pudibonde, les deux personnages, qui ont été amants, rivalisent de débauche et se narrent, par lettres, "leurs exploits".
Le metteur en scène et acteur américain, aujourd'hui âgé de 58 ans, interprétait le rôle de Valmont, dans le film de Stephan Frears, sorti en 1988, aux côtés de Glenn Close, la marquise de Merteuil. "Je n'ai pas vu ce film depuis plus de 20 ans", assure-t-il. Pour lui, "il est impossible de comparer le théâtre et le cinéma". Le théâtre, sa première passion avant qu'il ne tourne quelque 70 films, "est une expérience éphémère, vivante, différente chaque nuit". Les Liaisons dangereuses, "c'est une œuvre qui me plaît depuis toujours, très forte au niveau de l'écriture", affirme John Malkovich. "A mon avis, l'intention de Laclos était d'exprimer des vérités profondes et anciennes, inoubliables et inévitables". Pour le metteur en scène, "Valmont est déjà perdu au début de la pièce". "Il pense qu'il va séduire Mme de Tourvelle pour la gloire et améliorer sa réputation de séducteur alors qu'il en est déjà amoureux." "Mais il est tellement bête qu'il ne le sait pas", poursuit John Malkovich.
"C'est cela qui est le plus intéressant dans la pièce, le fait qu'ils ne connaissent pas leurs propres sentiments", relève John Malkovich.