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Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
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L’USFP exprime sa grande fierté de la teneur du Discours Royal prononcé à l’occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte
et de sécurité dans le continent africain? Laquelle doit avoir la priorité? Comment peut-on expliquer l’échec des politiques de développement dans
plusieurs pays africains? Les guerres et les
maladies sont-elles une malédiction qui frappe
la seule Afrique?
Comment les leaders socialistes africains
répondent-ils à ces préoccupations et comment envisagent-ils l’avenir du continent? C’est à ces questions et à tant d’autres que des responsables des partis socialistes de l’Afrique de l’Ouest nous ont répondu en marge de la deuxième édition du Colloque international sur « La coopération
et les enjeux de la sécurité et du développement en Afrique de l’Ouest »,
organisé jeudi dernier au siège de la Chambre
des représentants par le Groupe socialiste
en collaboration avec la Commission des relations extérieures de l’USFP.
Membre du Bureau politique du Mouvement
du peuple pour le progrès (Burkina Faso)
« Nous avons des poches de difficultés et nous avons également des motifs évidents d’espoir. Les pays africains sont confrontés aux défis du terrorisme, des flux migratoires, de la gouvernance politique et de la criminalité transfrontalière mais cela ne doit pas occulter le fait que l’Afrique dispose de vraies opportunités sur le plan économique et qu’elle a été le seul continent à réaliser un taux de croissance positif.
L’Afrique n’est pas que de la misère et des scènes de désolation. Elle est aujourd’hui en pleine mutation politique, économique et sociale. Il y a dix ans, nous avons été confrontés à des conflits internes interminables. Aujourd’hui, ces foyers de tension ont été presque tous maîtrisés et nous sommes en train d’instaurer la démocratie mais qui demeure un processus historique lent et fort risqué.
Nous sommes aujourd’hui, en tant que peuples africains, en train d’écrire notre propre histoire et nous devons l’écrire à partir de notre propre réalité. Il faut laisser l’Afrique trouver sa voie par ses propres moyens et sans ingérence de la part d’autres forces étrangères puisque nous croyons aux réponses endogènes et non exogènes ».
Domingos Simoes Pereira
Président du Parti africain pour l’indépendance
de la Guinée et du Cap-Vert (Guinée-Bissau)
« L’analyse de la réalité est difficile puisqu’elle dépend en grande partie de la perception de chacun de cette réalité. Et du coup, il est très laborieux de traiter la question de développement et de la sécurité en Afrique uniquement du point de vue des avancées et des régressions. Cet exercice n’est pas facile et demande de réunir certains facteurs et éléments pour donner une réponse approximative, notamment d’un point de vue purement socialiste.
Face à cette réalité, on doit en tant que socialistes africains mettre en valeur notre particularité au niveau des choix dans les domaines de l’éduction, de la protection sociale, de la croissance inclusive…. En d’autres termes, nous devons être capables d’exercer le pouvoir et de concrétiser nos principes socialistes.
La gauche a une vision du monde mais cela ne suffit pas. Elle a besoin de mécanismes et d’outils appropriés et d’une nouvelle adaptation des valeurs socialistes à la réalité actuelle pour qu’on puisse instaurer une société plus égalitaire et plus développée ».
Vice-président chargé de la défense
et la sécurité nationale au sein du Front
populaire ivoirien (Côte d’Ivoire)
« Il n’y a pas de développement sans sécurité. Les deux vont ensemble. Mais, ces deux volets demeurent insuffisants s’il n’y a pas d’Etat de droit qui permet le contrôle de la gouvernance. C’est l’existence de cet Etat de droit avec son système de contrôle qui permet la bonne gouvernance, la répartition des richesses et l’utilisation des biens de l’Etat selon des règles équitables au profit des citoyens. L’absence de cet Etat de droit ouvre la porte au clientélisme, au favoritisme et à la gabegie.
Et nous, en tant que socialistes, nous devons réfléchir à de nouvelles formes et de nouvelles conceptions de l’Etat. Le monde vit aujourd’hui une crise idéologique et intellectuelle et le socialisme n’a pas été épargné. Mais cela ne veut pas dire l’abandonner mais plutôt tenter de le réformer pour qu’il s’adapte mieux à la réalité du monde ».
Secrétaire générale de la Convention
démocratique des peuples africains (Togo)
« On ne peut pas séparer le développement et la sécurité puisque les deux sont intimement liés. L’insécurité, les conflits armés et le terrorisme constituent des obstacles devant le développement durable et continueront à l’être tant qu’on n’a pas trouvé de réponses à la question de sécurité.
Mais à quel problème devons-nous accorder la priorité ? Je crois qu’on n’a pas de choix à faire car l’analyse des questions de l’insécurité et du terrorisme démontre qu’il y a des causes structurelles et des facteurs socioéconomiques forts qui engendrent ces pathologies. Donc dire que nous allons nous occuper des questions de développement sans régler celle de la sécurité, risque d’engendrer plus de problèmes.
Il faut avoir une vision globale, apporter des solutions et mettre en œuvre des stratégies multiformes qui vont permettre à l’Afrique de trouver sa voie de développement durable. Il faut également renforcer les efforts dans la direction de la bonne gouvernance des ressources naturelles. L’Afrique ne doit pas se contenter de son destin, il faut penser à l’avenir. Il y a aujourd’hui une génération de leaders africains d’obédience socialiste qui ont une autre vision et réfléchissent sur une nouvelle approche de gérer notre continent et de créer ainsi de bonnes conditions de vie pour les populations africaines. J’estime qu’il faut garder espoir ».
Secrétaire général du Parti socialiste sénégalais
« Le problème de la paix, de la sécurité et du développement se posera tant que le monde existera. Mais nous constatons depuis le 11 septembre que la question de la sécurité a pris des dimensions particulières et que les actes terroristes se sont multipliés dans un monde de plus en plus mondialisé et ultra néolibéral. Et c’est dans ce contexte que le lien entre la paix, la sécurité et le développement est devenu plus visible et plus manifeste. Car sans sécurité, il n’y a pas de stabilité et du coup, pas de développement ni de paix.
Depuis que ces phénomènes ont surgi sur la scène internationale, les Etats ont compris qu’il s’agit de questions globales auxquelles il faut apporter une réponse globale. La sécurité est une question collective qui appelle à l’engagement de tous et les actes de violence qui sont commis au niveau local ont souvent des répercussions au niveau régional ou international.
Aujourd’hui, les fonds alloués à l’aide au développement ont diminué par rapport à ceux consacrés à la lutte contre le terrorisme. Pourtant, selon les bailleurs de fonds, si on diminue l’aide aux pays en développement, on réduit leurs moyens de lutte contre les pathologies sociales qui sont à la base de l’idéologie terroriste et tant qu’on ne s’attaque pas aux vraies raisons de ce fléau, il n’y aura pas éradication du terrorisme ».