Jamais dans sa carrière d'entraîneur, Magath, 59 ans, n'avait débuté une saison avec quatre défaites de suite.
Malgré cette calamiteuse série, l'ancien international allemand, sacré champion d'Allemagne avec le Bayern Munich (2005 et 2006) et Wolfsburg (2009), n'a rien à craindre pour son avenir, car il est la seule certitude dans l'énième tempête qui secoue le club de Gelsenkirchen.
"La situation est sérieuse, mais ce n'est pas une crise (...) Je continue de croire en lui, on a entamé une restructuration de notre club et cela prend du temps", a rappelé son président Clemens Tönnies.
A l'intersaison, Magath a en effet profondément remanié son équipe avec 15 départs et 14 arrivées.
Exit la faction sud-américaine trop indisciplinée et surpayée à ses yeux (Rafinha, Bordon, Zambrano, Ze Roberto et l'Allemand né au Brésil Kuranyi).
En raison de l'endettement colossal de Schalke 04 estimé à 240 millions d'euros, il a également laissé partir l'international allemand Heiko Westermann pour 7,5 millions d'euros à Hambourg.
Du coup, sa défense, pourtant la plus hermétique de la saison 2009-10 avec 31 buts concédés comme le Bayern, a été complètement démantelée.
Dans le même temps, les renforts comme l'ancien international allemand Christoph Metzelder, le Ghanéen Hans Sarpéi, le Français Nicolas Plestan en défense, la légende espagnole Raul et le vice-champion du monde 2010 néerlandais Klaas-Jan Huntelaar tardent à prendre leurs marques.
Dimanche dernier, Schalke 04 a touché le fond devant son public en s'inclinant lourdement (3-1) devant son voisin et rival honni de Dortmund.
"On a joué comme si on disputait un match amical, pas un derby. Personne ne prend ses responsabilités sur le terrain", a regretté Manuel Neuer, gardien de l'équipe d'Allemagne et seul à surnager à la Veltins-Arena.
Si Schalke 04 a réagi cette semaine contre Fribourg (2-1), ce qui inquiète ses impatients supporteurs qui attendent un titre de champion d'Allemagne depuis 1958, c'est que leur équipe est loin de présenter les caractéristiques habituelles du football à la Magath.
L'autoritaire entraîneur instille toujours à ses formations une rigueur défensive implacable, une condition physique impeccable et un sens du contre redoutable, incarnés à merveille par Wolfsburg, sacré champion d'Allemagne en 2009 à la surprise générale."La première victoire est toujours la plus difficile à obtenir", a-t-il tenté de rassurer après le succès à l'arraché à Fribourg mercredi.