"Je suis absolument scandalisé et je vais voir comment je peux prendre des mesures judiciaires à leur encontre, ça c'est clair", a affirmé Zen-Ruffinen dans une interview à l'AFP dimanche.
Dans son édition en ligne, le quotidien londonien a montré une vidéo prise en caméra cachée dans un restaurant de Genève où l'ancien N.2 de la Fédération internationale de football (Fifa) affirmait à propos de trois officiels de la Fifa: "X est très bien, c'est un type bien, mais il est prêt à accepter de l'argent", "X est prêt à recevoir de l'argent", "X c'est quelqu'un qu'on peut avoir avec des femmes, pas avec de l'argent".
Michel Zen-Ruffinen a confirmé la tenue des rendez-vous à Genève: "On s'est rencontré plusieurs fois. Ils m'ont engagé comme consultant. Ils m'ont contacté début août en disant travailler avec l'agence de communication en charge de la candidature USA 2018-2022 et qu'ils avaient un mandat de lobbying." "Dans le cadre du mandat, on a eu une réunion à Genève, la première en vidéo où on a analysé la situation de chacun des membres du Comité exécutif par rapport à leurs intentions de vote. J'ai dit que j'avais l'impression que certains membres, que j'ai nommés, étaient des gens qui étaient influençables", a continué l'ancien secrétaire général de la Fifa, parti en 2002.
Il s'est montré sévère concernant l'attitude des journalistes du Sunday Times: "Je considère leur comportement aussi grave que ceux qui acceptent de recevoir de l'argent pour voter." Revenant sur la possibilité d'une action judiciaire, M. Zen-Ruffinen a précisé que les réunions avaient été "filmées et enregistrées à mon insu évidemment, en toute illégalité". "A Genève et sur le territoire suisse, ce genre de (manœuvre…) est interdite", a encore dit l'ancien dirigeant.
"J'ai fait savoir à la Fifa que tout ce que j'avais dit sur cette affaire n'était pas du tout destiné au public mais à une société avec laquelle j'avais un contrat de consultant, et à qui je devais donner des renseignements. J'ai une lettre d'engagement signée par le directeur général de la société", a conclu Zen-Ruffinen.
Le Sunday Times avait mis le feu aux poudres avec une enquête titrée "Coupe du monde: des votes à vendre". Le journal citait principalement deux noms.
Amos Adamu, membre nigérian du comité exécutif de la Fifa, qui aurait réclamé 570.000 euros pour soutenir une candidature. Et Reynald Temarii, vice-président de la Fifa et président de la Confédération océanique de football (OFC), aurait quant à lui demandé 1,6 million d'euros au profit d'une académie de sports.
La commission d'éthique de la Fifa a décidé de suspendre provisoirement Amos Adamu et Reynald Temarii.