et capitaine
de l'équipe de France Patrice Evra
a déclaré samedi qu'il fallait "éliminer le traître" du
vestiaire à l'origine de la révélation par le journal L'Equipe des insultes proférées à l'encontre de Raymond Domenech par Nicolas Anelka, exclu du groupe.
Qu'est ce qui s'est passé jeudi?
"C'est encore un coup dur. On a déjà perdu +Lass+ (Diarra, ndlr) pour d'autres raisons (une maladie sanguine, ndlr), on était dans une position catastrophique après le match contre le Mexique et là on perd un coéquipier. Je suis très mal et lui aussi. Il s'est passé quelque chose dans les vestiaires mais ce ne sont pas exactement les mots parus dans la presse. Je suis resté avec +Nico+ aujourd'hui (samedi), cela lui fait mal de nous quitter parce qu'il aime l'équipe de France. C'est lui qui met le but en Irlande (en barrage aller du Mondial, ndlr) et si on est là c'est aussi grâce à lui. Je suis vraiment très touché parce qu'après le match contre le Mexique, on avait déjà un gros problème et là on en rajoute. On oublie de parler football quand on est en équipe de France. Le problème de l'équipe de France n'est pas Anelka mais le traître qui est parmi nous. Il faut éliminer ce traître du groupe."
Avez-vous une idée de l'identité du +traître+?
"Il n'y a pas une petite souris dans le vestiaire. Cela vient de quelqu'un qui est dans le groupe et qui veut du mal à l'équipe de France. On ne va pas se mentir, le journaliste n'a pas inventé ça comme ça."
Comment Anelka a-t-il pu réagir de la sorte?
"C'est à +Nico+ de vous l'expliquer. Moi, je le connais, on dit que c'est un +bad boy+ mais c'est un gars doux. Il est touché, il a vraiment mal et est dégoûté de nous quitter. En club, il se passe aussi des choses comme ça. C'est inadmissible mais ça arrive."
Si les insultes n'étaient pas sorties dans la presse, Anelka serait encore avec vous?
(sourire)
Pouvez-vous encore dire que le groupe est sain après cet épisode?
"Le groupe n'est pas sain parce qu'il y a quelqu'un qui sort des infos. Je n'aurais jamais imaginé qu'il y ait des affaires qui sortent comme ça."
Des joueurs ont-il plaidé pour qu'Anelka reste?
"Tous."
Comment ça se passe dans un vestiaire quand un joueur insulte son entraîneur?
"C'est moi qui ai mis fin à la discussion entre le coach et +Nico+. Ce n'est pas allé plus loin. J'ai dit: 'A quoi on joue là ? on a un match à gagner'."
Est-ce symbolique de l'état d'esprit d'un groupe quand un joueur ne respecte plus l'entraîneur?
"Tu peux ne pas être d'accord avec lui, mais que tu l'aimes ou pas, ce sera toujours lui le patron".
Ce clash a-t-il eu une influence sur la deuxième période du match?
"On a perdu parce qu'on était nuls."
Cette Coupe du monde est-elle un calvaire pour vous?
"Je n'aurais pas pensé, pour ma première Coupe du monde, qui est un événement spécial, en Afrique, d'en arriver là. Ce n'est pas normal d'être dans cette situation."
Qui est responsable de la situation?
"Tout le monde, le staff, la +Fédé+, les joueurs. On est tous dans le même bateau. Si on coule, on coule tous ensemble."
Pensez-vous réellement pouvoir battre l'Afrique du Sud mardi dans un tel marasme?
"Ce sera difficile mais j'aimerais bien me dire que dans ma carrière j'ai gagné un match de Coupe du monde. Juste ça. Ce n'est rien mais on dirait que c'est comme gravir des montagnes."