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L'Aquilaria sinensis est une espèce endémique qui sécrète une résine aromatique lorsque son bois est agressé, brûlé ou infecté par des insectes ou des champignons. Le "bois d'agar" (ou "bois d'aloès", ou encore "calambac"), ce suc noir, sert alors à la confection d'huiles, de poudre ou d'encens. Il avait une fonction religieuse et culturelle en Asie mais la médecine traditionnelle chinoise l’utilise aussi pour ses vertus thérapeutiques (traitement de l'asthme ou de certains cancers). Autrefois, l'arbre à encens cultivé en Chine méridionale fournissait la matière première des petits bâtons à brûler exportés de Hong Kong vers les confins de l'Asie, jusqu'en Arabie, et qui faisaient sa renommée.
Ainsi, l'encens hongkongais a prospéré durant des siècles, sous la dynastie des Song (vers le premier millénaire) puis des Mong (1368-1644). C’est l'urbanisation et l’industrialisation de Hong Kong au XXe siècle qui ont recouvert les plantations et condamné le commerce. Mais l’abattage illégal a également largement contribué à la disparition de l’Aquilaria sinensis. En effet, la résine de bonne qualité se vend jusqu'à 1.000 euros le gramme. Largement de quoi encourager les vocations de nombreux coupeurs illégaux.
Désormais, l'arbre de Hong Kong fait donc partie des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction sur la liste de la Convention sur le commerce international des (CITES). Néanmoins, aucune statistique ne permet d’évaluer le rythme auquel l'espèce décline. "On voit une augmentation du nombre de cas de dégâts commis sur des arbres à encens matures" par des braconniers, a pourtant confirmé dans un message à l'AFP le ministère de l'Agriculture hongkongais.
Seul Chan Koon-wing a, de son côté, décidé de se battre pour sauver cette espèce. Il espère être rejoint dans ses efforts par d'autres sylviculteurs. "J'espère que de plus en plus de gens se mettront à planter des arbres à encens pour que Hong Kong recouvre sa réputation de port aux parfums", dit-il.