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En digne représentant de l'étroitesse d'esprit, il a refusé de remettre le diplôme et le prix d’excellence à une étudiante sous prétexte qu'elle portait un keffieh palestinien. Oui, vous avez bien entendu. Le keffieh de cette jeune femme studieuse, symbole de solidarité et de résistance, a suffi pour plonger notre doyen dans une crise existentielle.
Imaginez la scène : une étudiante brillante, tout sourire, keffieh au cou, monte sur l'estrade pour recevoir la récompense de ses années de travail acharné. C'est là que notre doyen, soudain pris d'un spasme d'autoritarisme grotesque, s'insurge et décide de jouer les trouble-fêtes. "Ôtez ce keffieh !", aurait-il exigé. Quelle audace !
Devant une telle démonstration de pouvoir, on aurait pu s'attendre à ce que l'étudiante se plie. Mais non, elle tient bon face à ce caprice de tyranneau. C'est enfin le directeur de l'établissement, probablement plus familier avec les concepts de décence et de respect, qui intervient pour remettre à l'étudiante son diplôme et son prix, reléguant notre pauvre doyen au rang de spectateur embarrassé.
Et que dire de sa réaction après coup ? A-t-il eu un moment de réflexion ? A-t-il réalisé l'étendue de son absurdité ? Probablement pas. Non, ce genre de personnage vit dans une bulle d'autosatisfaction, incapable de voir au-delà de son propre nombril. Peut-être pense-t-il que son acte a été une démonstration de force. Si seulement il savait que la seule chose qu'il a démontrée, c'est son incommensurable mesquinerie.
Mais revenons à la question essentielle : que fait-on avec un doyen qui n'a pas compris le concept de liberté d'expression ? On le met au placard, bien sûr ! Ou mieux encore, on le transforme en mascotte officielle des comportements ineptes. Chaque année, lors de la cérémonie de remise des diplômes, on pourrait avoir une petite statuette à son effigie, remise au professeur ayant fait la plus grosse bourde de l'année. Cela servirait à rappeler à tous l'importance de la tolérance et de l’ouverture d’esprit – des valeurs apparemment perdues chez ce responsable universitaire.
Alors, cher doyen, merci pour ce vaudeville pitoyable. Vous avez prouvé que même dans les moments les plus solennels, il est possible de se ridiculiser de manière spectaculaire. Peut-être qu'un jour, vous comprendrez que votre rôle n'est pas de jouer les responsables zélés, mais de soutenir et d'encourager les étudiants. Les autres doyens de facultés du pays devraient prendre note. Voici un exemple parfait de ce qu'il ne faut absolument pas faire.
Après cet incident, les réseaux sociaux se sont évidemment embrasés transformant l'étudiante en symbole de résistance et de courage. Le doyen, lui, est devenu la risée de tous. Chaque publication, chaque commentaire est une moquerie de plus à son encontre, faisant de lui un symbole vivant de l'incompétence et de l'intolérance.
Quant au Syndicat national de l'enseignement supérieur, il a, lui aussi, fermement condamné cette farce d’un autre âge la qualifiant de «comportement irresponsable». Car oui, il semble que dans notre monde moderne, il est nécessaire de rappeler qu'un keffieh, loin d’être une arme de destruction massive, est une source de fierté.
Les étudiants, eux, ont demandé une enquête. Mais pour quoi faire ? Le ridicule de la situation est déjà évident. Dans une école supérieure ou une université, le respect de la liberté de pensée et d'expression devrait être la norme, et non l'exception. Vraisemblablement notre doyen a manqué cette leçon. Peut-être était-il trop occupé à polir son ego pour prêter attention aux droits fondamentaux des étudiants ?
Il faut dire que choisir de s'offusquer d'un keffieh dans le contexte actuel des massacres à Gaza, où la solidarité avec le peuple palestinien est plus que jamais d'actualité, est d'une rare indécence. Faut-il rappeler à notre doyen que la véritable grandeur ne se mesure pas à sa capacité à terroriser les étudiants avec ses étranges caprices mais plutôt à sa disposition à respecter et honorer la diversité et la dignité humaine.
Il serait, semble-t-il, temps pour lui de retourner à l’école. Non pas pour enseigner, mais pour apprendre ce que signifie véritablement être un leader. À moins qu'il ne préfère rester enfermé dans sa tour d'ivoire, isolé dans son arrogance. Après tout, chacun choisit son destin.
Mehdi Ouassat