"Pour faire revenir les gens au stade, il faut donner plus d'émotion, il faut jouer un football plus audacieux et offensif. Dimanche, j'ai vu des matches des championnats anglais et espagnols, et il y avait plus d'actions de buts en un seul match que toute la journée en Italie", a pesté Sacchi, à l'issue d'une réunion technique à Florence, siège de l'équipe nationale.
Il a notamment critiqué la politique de formation de l'Italie. "Quand une équipe a peur, elle ne fait pas jouer les jeunes. Nous voulons avoir des catégories de jeunes toujours plus compétitives, elles fourniront nos équipes nationales à l'avenir", a-t-il dit.
"Aucun doute: (Cesare) Prandelli sélectionneur est désavantagé par rapport à moi, a ajouté le finaliste de la Coupe du monde 1994 à la tête de l'Italie, il lui faudra du temps pour nous mettre footballistiquement au niveau des autres pays", a ajouté le double vainqueur de la Coupe des champions (1989, 1990) avec le football total pratiqué par Gullit, Rijkaard, Van Basten ou Baresi.
Sacchi a également fustigé la trop faible proportion de joueurs italiens en Serie A. "En Angleterre et en Espagne, par exemple, la part des joueurs étrangers s'est réduite de 15%, chez nous elle s'est accentuée, a-t-il dit. Et lors de la dernière journée de Serie A, aucune équipe n'a aligné de joueur né dans les années 1990. Ailleurs, c'est un motif d'orgueil d'avoir des joueurs locaux, en Italie l'impératif c'est seulement: gagner".
Il a rappelé que les clubs italiens avaient remporté huit Coupes de l'UEFA de 1989 à 1999 et aucune dans les années 2000.
Et seul l'AS Rome a gagné en coupes d'Europe la semaine dernière en Ligue des champions, sur sept équipes italiennes engagées et l'Italie va très probablement perdre son 4e club en Ligue des champions lors de la saison 2012-13 au profit de l'Allemagne.
"En somme, les autres ont évolué, pas nous", a résumé Sacchi avant de se montrer plus optimiste. "Je continue de croire à un changement. (...) Le fair-play financier (règles d'équilibres budgétaires imposées par l'UEFA en vigueur la saison prochaine) obligera les clubs à investir plus dans les jeunes".