Le verdict a été rendu vendredi soir dans le silence d'une petite salle d'audience pourtant bondée, curieux et fans ayant attendu toute la journée dans les couloirs du palais de Justice.
Le chanteur de 37 ans célèbre dans tout le monde arabe s'est levé à l'énoncé de la peine, blême et sans dire un mot. La partie civile, Laura P., a fondu en larmes dans les bras de sa mère.
Ce soir d'octobre 2016, lit la présidente Frédérique Aline, Laura P. - 20 ans à l'époque, quand Saad Lamjarred en avait 31, insiste-t-elle, a "volontairement" suivi le chanteur rencontré en boîte de nuit. D'abord à un premier "after", puis à son hôtel, où elle a reconnu avoir voulu "flirter" et l'avoir embrassé.
Tout cela "sans pour autant" que Saad Lamjarred "puisse en déduire un acte de consentement à une pénétration" sexuelle, continue la présidente.
A la barre, Laura P. avait raconté, tremblante et en pleurs, comment Saad Lamjarred l'avait "tout à coup" violemment poussée à la tête alors qu'ils s'embrassaient, avant de se mettre à califourchon sur elle en lui tirant les cheveux, et de lui imposer deux pénétrations digitales, vaginale et anale, et une brève pénétration pénienne. Il lui avait aussi donné plusieurs coups de poing.
Elle avait réussi à le repousser en le mordant et à quitter la chambre "en état de choc", dit la Cour, rappelant les témoignages des employés de l'hôtel. A l'audience, Saad Lamjarred a juré à maintes reprises n'avoir "jamais" pénétré Laura P. Il a seulement reconnu l'avoir "brutalement poussée au visage" parce qu'elle l'avait griffé alors qu'ils s'embrassaient.
Frédérique Aline souligne dans son verdict les déclarations "variables et évolutives" de celui qui était "massivement alcoolisé" et sous cocaïne. Au fil de l'enquête, il avait expliqué que Laura P. était "bourrée" - elle ne boit pas d'alcool -, puis qu'elle avait voulu lui soutirer de l'argent, pour enfin dire à l'audience qu'elle "avait dû se tromper".
Dans ses derniers mots à la Cour dans la matinée, Saad Lamjarred avait une dernière fois contesté "du fond du coeur" toute relation sexuelle.
Une "persistance à nier les faits reprochés" qui a joué dans le choix de la peine, dit la Cour, mentionnant aussi "l'ego surdimensionné" et "l'intolérance à la frustration notamment sexuelle" du chanteur, relevés dans l'expertise psychiatrique.
Bouillon de culture
La Bibliothèque nationale du Royaume accueillera, mercredi prochain, une cérémonie de signature d'un accord de don, avec la bibliothèque de l’académicien Mohammed Arkoun, en sa faveur.
Cette cérémonie se tiendra à partir de 16h, au siège de la bibliothèque, à Rabat, en présence d’un parterre de personnalités littéraires, scientifiques et politiques nationales.
Exposition
La Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud de Casablanca organise, actuellement, une exposition de livres intitulée "La lecture comme pratique culturelle multidimensionnelle".
La fondation précise que cette exposition présente des exemples d’études qui traitent de la question de la lecture du point de vue historique, social, économique, psychologique et éducatif. Les livres exposés portent sur les deux types de lecture (numérique et sur papier) et présentent également des rapports et des enquêtes sur les habitudes de lecture dans divers pays.
Rencontre
La Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud de Casablanca organisera, le 2 mars, une rencontre consacrée à la lecture et à la discussion du livre du professeur Abd al-Rahim Benhadeh, intitulé “Historiographies turques dans l’écriture de l’histoire ottomane par les Turcs (1973-1860)”.
Cet ouvrage met en lumière la façon dont les Turcs comprenaient leur passé ottoman et comment le concept d'identité turque s'est développé à travers les différentes étapes historiques, basées sur des variables culturelles et politiques, et à travers une lecture attentive des courants et des écrits historiques qui ont été imprimés à partir de la seconde moitié du XIXème siècle à 1973.
Cette rencontre sera marquée par la participation de Souad Benali, chercheuse en histoire, Mohamed Habida, professeur d’histoire à l’Université Ibn Tofail de Kénitra et Abdelahad Sebti, professeur à l’Université Mohammed V de Rabat.