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Les défis actuels imposent l'adoption d'un "universalisme global" respectueux de la diversité culturelle
Les panélistes, qui animaient une table ronde sur "Médiation culturelle, enjeux et pratiques" dans le cadre de la 28ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), ont insisté par ailleurs sur l’importance de la médiation culturelle, en tant que pratique multidisciplinaire, dans le renforcement de l’accès à la société du savoir et la réduction des “inégalités culturelles”.
Mohamed Amine Benyoub, professeur d’animation culturelle à l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle (ISADAC) de Rabat, s’est arrêté sur la définition de la “médiation culturelle”, expliquant qu’il s’agit d’un mot-valise qui englobe plusieurs concepts tels que l’action culturelle, le développement culturel ou encore la démocratie culturelle.
Cette pratique, qui transcende toutes les expressions artistiques et créatives (édition, théâtre, musique, photographie…), fait intervenir des acteurs de divers horizons, notamment l’Etat, les collectivités locales, les établissements spécialisés de formation et l’école, a-t-il indiqué, estimant que le développement de la médiation culturelle reste tributaire de la mise en place d’une industrie culturelle en bonne et due forme.
Présentant un exposé sur “la médiation culturelle en bibliothèque à l’ère des réseaux sociaux”, Mouna Benslimane, enseignante à l’Ecole des sciences de l’information (ESI), a indiqué que la médiation fait partie des services de base du bibliothécaire qui est considéré comme “un passeur de savoir”.
“Les gens ne vont pas dans les bibliothèques uniquement pour lire ou emprunter des livres, mais aussi pour assister à des débats et des spectacles de théâtre ou de musique, d’où l’importance de la fonction d’animation/médiation assurée par le bibliothécaire pour faciliter l’accès à la connaissance sous toutes ses formes à toutes les catégories de publics”, a insisté Mme Benslimane.
Abordant les défis de la médiation culturelle à l’ère des réseaux sociaux, l’universitaire a considéré que “si les jeunes ne se déplacent pas vers les bibliothèques, alors celles-ci doivent aller vers eux en s’appropriant leurs codes et en s’adaptant à leurs comportements”, citant l’exemple des “BookTubeurs” et des “BookTokeurs”, une sous-communauté d’influenceurs qui œuvrent, à travers des chaînes thématiques sur YouTube, TikTok et Instagram, à promouvoir le livre et la lecture parmi les jeunes.
Pour sa part, le Prince Kum’a Ndumbe III, écrivain, universitaire et militant panafricaniste camerounais, a souligné l’importance de la médiation culturelle dans la réhabilitation et la mise en valeur du patrimoine culturel africain qui a longtemps souffert de la domination du modèle culturel colonial.
“Il faut jeter des ponts de communication et de collaboration entre les différents acteurs culturels du continent en vue de contribuer à une renaissance culturelle africaine et rendre à l’héritage scientifique et littéraire africain ses lettres de noblesse”, a plaidé l’universitaire, également fondateur du Centre culturel africain indépendant “AfricAvenir”.