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Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) tient ce mardi 25 sa deuxième réunion trimestrielle de l’année 2024, à l’issue de laquelle la Banque centrale annoncera sa décision de maintenir ou non inchangé son taux directeur.
Cette décision est très attendue, au regard de l’évolution de la conjoncture économique nationale et internationale et de l‘inflation observée depuis sa dernière décision en mars dernier de le garder inchangé à 3%.
Pour rappel, s’appuyant sur un ensemble de données, Bank Al-Maghrib avait estimé que le niveau du taux directeur restait approprié pour renforcer l’ancrage des anticipations d’inflation et soutenir son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix.
L’institution avait ainsi opté pour le statu quo, pour la quatrième fois consécutive (21 décembre, 28 septembre, 22 juin et 23 mars 2023) et s’était engagée à continuer de suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et de l’inflation.
Pour atteindre son objectif de stabilité des prix, appréhendée par référence à une évolution modérée de l’indice des prix à la consommation, rappelons le, la Banque centrale utilise deux principaux instruments : le taux directeur et la réserve obligatoire.
« Le taux directeur est le taux d’intérêt appliqué aux avances à sept jours de BAM. Il constitue une référence pour toutes ses opérations avec les banques », indique BAM précisant que l’action sur celui-ci se base sur l’évaluation prospective des pressions inflationnistes et des risques entourant les prévisions d’inflation à moyen terme.
Comme cela est relevé sur son site web, « ces pressions sont évaluées selon leurs origines et leurs natures et à travers l’analyse des évolutions récentes d’une panoplie d’indicateurs et de leurs projections à moyen terme, notamment l’inflation, la croissance, les soldes budgétaires et du compte courant, le crédit bancaire, les réserves internationales nettes et le taux de change effectif réel ».
A propos de l’inflation, il sied de noter qu’au cours du mois de mai 2024, et en comparaison au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation (IPC) est ressorti en une hausse de 0,4%, selon les chiffres publiés récemment par le Haut-commissariat au plan (HCP).
D’après l’institution publique, cette évolution est « la conséquence de la hausse de l’indice des produits non alimentaires de 1,7% et de la baisse de celui des produits alimentaires de 1,2% », précisant en ce qui concerne les produits non alimentaires que les variations vont d’une baisse de 1,2% pour la «Santé» à une hausse de 3,2% pour les «Restaurants et hôtels».
Toujours selon le HCP, comparé au mois précédent, l’IPC a accusé un recul de 0,2%, suite à la baisse de 0,7% de l’indice des produits alimentaires et de la hausse de 0,4% de l’indice des produits non alimentaires.
A titre de comparaison, la réserve obligatoire représente quant à elle la part des exigibilités des banques qu’elles sont tenues de conserver sur leurs comptes courants auprès de Bank Al-Maghrib. Selon les explications de l’institution, elle permet de réguler de manière structurelle la situation de liquidité des banques en fonction de l’orientation de la politique monétaire.
A noter que plusieurs investisseurs nationaux et étrangers pronostiquent un taux directeur inchangé. C’est du moins ce qui ressort des « Flash Strategy » de BMCE Capital Global Research (BKGR) et « Research Report-Strategy » de Attijari Global Research (AGR).
Il est important de noter qu’à l’échelle régionale et internationale, de nombreuses banques centrales semblent s’être données des consigne en optant pour le maintien du taux directeur.
C’est le cas de la Banque de Norvège qui a opté pour le statu quo – annonçant au passage qu’elle ne procédéra a aucune baisse des taux avant l’année prochaine. Le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a également décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 8%, tout comme la Banque d'Angleterre (BoE) (en dépit d’une inflation revenue à son objectif).
Bien que cela n’ait pas plu au chef de l’Etat, la Banque centrale du Brésil a de son côté choisi de maintenir son taux d’intérêt de base inchangé.
Alain Bouithy