Selon l'agence de presse saoudienne SPA, celui que l'on surnomme MbS a tenu ces propos lors d'un entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, après l'interception samedi près de Ryad d'un missile tiré du Yémen.
Ce tir constitue un "acte de guerre contre le royaume", a tempêté Mohamed ben Salman, qui est notamment ministre de la Défense et a été à l'origine de l'intervention militaire de l'Arabie saoudite dans le conflit yéménite.
L'Iran, qui soutient les miliciens chiites houthis, a nié toute responsabilité dans ce tir de missile.
Par ailleurs, le président iranien Hassan Rohani a déclaré mercredi que le tir d'un missile par les miliciens chiites houthis qui a visé Ryad, la capitale saoudienne, constituait une réponse à l'agression de l'Arabie saoudite contre le Yémen.
"Comment le peuple yéménite doit-il réagir au bombardement de son pays ? Il n'a pas le droit de faire usage de ses propres armes ?" s'est interrogé Hassan Rohani.
"Vous commencez par cesser les bombardements et vous voyez si les Yéménites ne feront pas de même", a-t-il poursuivi, cité par l'agence de presse Tasnim.
Le chef de l'Etat iranien a également estimé que l'Arabie saoudite commettait une erreur "stratégique" en considérant les Etats-Unis et Israël comme des amis et l'Iran comme un ennemi.
Il a aussi conseillé à Ryad de se méfier de "la puissance" de son pays alors que la tension monte entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite sur fond de différends régionaux.
"Vous connaissez la puissance et la place de la République islamique. Des plus grands que vous n'ont rien pu faire contre le peuple iranien", a lancé M. Rohani à l'adresse des dirigeants saoudiens, lors d'un discours en conseil des ministres.
"Les Etats-Unis et leurs alliés ont mobilisé tous leurs moyens contre nous et n'ont rien pu faire", a ajouté le président iranien en faisant allusion notamment à la guerre dévastatrice déclenchée en 1980 par l'Irak contre la jeune République islamique d'Iran, avec le soutien des Occidentaux, et s'étant achevée huit ans plus tard par un retour au statu quo ante.
En représailles, l'Arabie saoudite et ses alliés, notamment les Emirats arabes unis, ont imposé un blocus total au Yémen, pays déjà en proie à une grave crise humanitaire, avec 900.000 cas présumés de choléra et sept millions de personnes au bord de la famine.