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Joachim Löw se serait-il découvert une vocation de psychologue venant en aide à une famille en détresse ? Le sélectionneur allemand a surpris son monde en titularisant Jérôme Boateng, alors qu’il ne l’avait pas encore utilisé depuis le début du tournoi.
Jérôme Boateng, recruté en mai par Manchester City, devait faire oublier Holger Badstuber, décevant contre la Serbie (1-0), et s’est plutôt bien acquitté de sa tâche.
Mais il n’a pas pu (faire) oublier son demi-frère, l’homme le plus détesté d’Allemagne depuis qu’il a violemment taclé Michael Ballack, capitaine de l’équipe d’Allemagne, en finale de la Coupe d’Angleterre le 15 mai entre Chelsea et Portsmouth.
Avant la rencontre, Prince, comme le désigne son maillot ghanéen, avait justifié sa sulfureuse réputation de “bad boy” en déclarant dans la presse allemande que nombre de supporteurs et même des joueurs l’avaient remercié d’avoir débarrassé la Nationalmannschaft de Ballack, blessé à la cheville droite.
Comme on pouvait s’y attendre, l’ainé des Boateng a été copieusement sifflé par la partie allemande du Soccer City de Johannesburg à l’annonce des équipes.
Froide poignée de mains. L’image tant attendue, la réunion des deux frères, a été brève, une simple et froide poignée de mains juste avant le coup d’envoi, comme deux simples adversaires.
Durant une rencontre entre deux équipes visiblement accablées par la nervosité, les Boateng, formés tous les deux à Berlin, n’ont jamais eu vraiment à croiser le fer. Même Kevin-Prince, “recruté” juste avant le tournoi par le Ghana, le pays de leur père, a réussi à conserver son calme, sans jamais tomber dans la violence ou l’esbroufe à l’égard de ses anciens compatriotes.
Remplacé à la 73e minute, Jérôme a suivi la fin de la rencontre du banc des remplaçants et la victoire de son équipe (1-0), qui renvoie les frères Boateng dos à dos, puisque tous deux, pas vraiment réconciliés, participeront aux 8e de finale.
“Ce match était particulier pour moi, je l’ai ressassé dans ma tête toute la journée”, a avoué le plus jeune, Jérôme, qui a reconnu ne pas avoir eu l’occasion de s’entretenir avec son frère. Milovan Rajevac, le sélectionneur serbe du Ghana, a salué la prestation de “son” Boateng: “Il a très bien joué, pas seulement dans ce match, mais depuis le début du tournoi, on peut compter sur lui. Les joueurs allemands ont été très fair-play avec lui”.