-
Casablanca rejoint le réseau mondial C40 des villes engagées dans des actions climatiques
-
Débat à Salé sur l'importance de la loi sur les peines alternatives dans le système pénal national
-
Clôture à Fès des travaux de la 6ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains
-
Une conférence à Marrakech explore le rôle des instances de gouvernance dans la protection des droits et libertés
-
Célébration à Tanger du centenaire de l’adoption de la législation régissant la profession d’avocat au Maroc
Il est environ 17 heures, ce mardi 6 avril, lorsqu’une délégation du PAM présidée par le secrétaire général Mohamed Cheikh Biadillah et forte d’une douzaine de personnalités du parti –dont Habib Belkouche, Salah Eddine El Ouadie, Ilias El Omary, Benchamach, Touhami, Milouda Hazib…- arrive au siège de l’USFP, à Hay Ryad à Rabat. Fouad Ali Al Himma n’est pas là. Mais les principales figures du parti du Tracteur, elles, ont fait le déplacement. L’ambiance est quelque peu formelle, presque crispée. Une première réunion informelle avait bien eu lieu la semaine passée pour préparer cette première rencontre solennelle de ces deux formations politiques qui, il y a quelques mois à peine, s’échangeaient accusations et autres joyeusetés par presse interposée.
Une demi-heure plus tard, la réunion commence, et elle a des accents de catharsis : autour de la table, les uns sont bien décidés à dire aux autres tout ce qu’ils ont sur le cœur. « C’est vrai, on ne peut pas dire que la langue de bois ait été au rendez-vous. C’est plus un langage de vérité qui a été tenu. Nous avons tous réalisé que c’est en vidant notre sac que nous pourrions entamer une relation sereine et de respect », commente ce ténor usfpéiste.
Jeter les bases d’une relation nouvelle
Résultat, cette première rencontre officielle entre les « ennemis » d’hier a été une véritable séance d’explication. Les Ittihadis –il y avait là outre le premier secrétaire, F. Oulalou, H. El Malki, A. Khirate, Driss Lachgar A. Jmahri, Rachida Benmessaoud, Amina Ouchalh, Zoubida Bouayad, Touria Majdouline, Mouhib- n’ont pas manqué d’interpeller le Parti du Tracteur sur son identité, ses pratiques électorales, ses positions. « Nous avons demandé aux dirigeants du PAM de nous expliquer quelle était la plus-value de leur parti. Jusqu’où sont-ils prêts à aller en matière de réformes politiques et constitutionnelles ? Leurs réponses ont été claires, nous nous avons eu un échange tout à fait constructif », soutient notre interlocuteur avant d’ajouter qu’il a été beaucoup question de « jeter les bases d’une relation régulière et normale tout en respectant les différences des uns et des autres ».Du côté du Parti Authenticité et Modernité, c’est une évaluation quasi à l’identique qui est affichée. « Nous avons eu effectivement une séance de clarification. Nous avons procédé à une évaluation de l’historique et il faut admettre que le PAM n’a jamais attaqué l’USFP. Par contre, nous avons demandé à l’USFP de s’expliquer sur certaines de ses positions à l’encontre de notre famille politique », fait valoir ce membre du bureau national du parti aux destinées duquel préside Mohamed Cheikh Biadillah.
Si cette réunion s’inscrit dans le cadre des résolutions du 8ème congrès de l’USFP, elle aura été la plus longue parmi celles tenues jusque-là –la rencontre a duré plus de 3 heures- et la première des Ittihadis avec un parti de l’opposition. Et ce mardi 6 avril, la situation politique générale du pays, l’avenir de la démocratie en terre marocaine et les nécessaires réformes à mettre en place ont été longuement débattus par les deux formations politiques. « La situation du pays exige une certaine forme de courage politique. Il faut ici plus que jamais dépasser les calculs d’un parti par rapport à un autre », souligne ce PAMiste.
Des premières pistes de réflexion ont été abordées pour déterminer les domaines et secteurs où l’USFP et le PAM « peuvent travailler ensemble ». Créer une dynamique de coopération sur le terrain, collaborer au niveau législatif, bref, travailler sur les points qui rassemblent dans le cadre d’un projet de société moderne et démocratique. Et si les deux familles politiques se sont engagées à reprendre langue dans les prochaines semaines, la lune de miel, elle, a peut-être déjà commencé.