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Des efforts salués à l'international, compte tenu du " rehaussement du rating (NDLR : notation) du Maroc à l'Investment grade dans un contexte international difficile où les agences de notation sont plutôt conservatrices ", souligne le ministre Mezouar. En matière de finances publiques, mise à part l'augmentation importante de la charge au titre de la compensation, suite à la hausse des cours des produits énergétiques sur les marchés internationaux, les recettes et les dépenses se réalisent conformément aux prévisions de la loi de Finances au terme des cinq premiers mois de l'année en cours. Au niveau des échanges extérieurs, ils ont commencé à montrer des signes d'amélioration. "Nos exportations ont progressé au terme des cinq premiers mois de 12,4% grâce aux ventes des produits phosphatés, mais aussi de la plupart des autres secteurs exportateurs. Même tendance à la hausse enregistrée au niveau du tourisme et des transferts des MRE, dont les recettes ont augmenté de 10,2% et 11% respectivement.
Tout bien considéré, peut-on considérer que l'économie nationale est sortie du tunnel de la crise internationale ?
" Les avancées enregistrées par notre pays ne doivent pas occulter les déficiences structurelles de notre économie et qui ont été accentuées par la crise ", fait remarquer l'argentier du Royaume. Une tonalité partagée par le Gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Si M. Jouahri envisage à son tour avec optimisme le contexte de reprise économique, il n'en demeure pas moins prudent quant aux effets néfastes que pourrait continuer à engendrer la crise internationale sur les finances et l'économie nationale, " notamment avec un partenaire européen malade ". " L'Europe, principal partenaire économique du Royaume, a réalisé 1% de croissance, et sa situation ne pourra revenir à la normale que d'ici trois ans ", a-t-il fait constater, mettant en garde contre ce qu'il a appelé un risque d'assèchement des sources de financement.
Cette mise en garde n'a pas laissé indifférent. Le ministre de l'Economie et des Finances n'a pas manqué d'administrer l'ordonnance. Un véritable plan de remède est annoncé, à commencer par un plan de réformes qui touchera à tous les aspects du secteur de financement. Ainsi, s'agissant du renforcement de la supervision du secteur financier, le ministre a précisé que les projets de loi relatifs respectivement au CDVM (surnommé le gendarme de la Bourse) et à l'autorité de supervision du secteur des assurances et de la prévoyance sociale devraient être examinés par le Conseil de gouvernement dans un proche avenir. Concernant le chantier relatif au développement du marché des capitaux, le ministre a annoncé l'adoption du projet (de loi relatif au marché à terme d'instruments financiers par le Conseil des ministres du 19 juin 2010, la poursuite des discussions au niveau du Parlement du projet de loi relatif au prêt de titres et l'entrée en vigueur de la loi relative à la tritrisation suite à l'adoption par le Conseil des ministres du 19 juin dernier du décret d'application de ladite loi. S'agissant du développement de l'épargne de façon générale et de l'épargne longue en particulier, le ministre a signalé qu'un comité technique dédié à cette question a été mis en place. L'accès au financement des agents économiques est également à l'ordre du jour. A cet égard, le ministre a noté avec satisfaction les résultats encourageants du système national de garantie en 2009.
Sur un autre registre, le ministre Mezouar a affirmé que le train de vie de l'Etat n'échappera pas non plus à la règle. " Nous allons réduire le budget de fonctionnement de l'Etat ", a-t-il révélé.
Que faut-il encore demander ?
On pourrait allonger la liste des mesures prises pour booster le secteur du financement, mais là, l'intervention du président du Groupement professionnel des banques marocaines (GPBM), Othmane Benjelloun, aura suffi pour rassurer le commun des financiers sur l'état du secteur.
Maintenant, il y a d'autres pistes que le Maroc est appelé à emprunter pour renforcer son immunité contre la crise. La piste africaine en tant que plateforme d'investissement pour le Maroc est soulignée avec insistance. Le Maroc est déjà présent sur au moins quinze pays africains (ceux d'Afrique de l'Ouest et même ceux de la sphère anglo-saxone). Des opérateurs des télécommunications, des banques, des promoteurs immobiliers, ainsi que plusieurs autres secteurs marocains y avaient déjà élu domicile, d'autres devront désormais investir et s'investir plus profondément dans cette région riche et économiquement porteuse. Avec 1 milliard de consommateurs, l'Afrique offre, à n'en pas douter, une opportunité salutaire pour les banques marocaines.