Retour au calme à Idomeni

La police macédonienne nie avoir utilisé des balles en plastique


Libé
Mardi 12 Avril 2016

Le calme est revenu lundi matin dans le camp d'Idomeni, à la frontière gréco-macédonienne, au lendemain d'une tentative de migrants de forcer la frontière repoussée par la Macédoine, à laquelle Athènes a reproché un "usage excessif de la violence".
 Sur place, "le calme règne ce lundi matin", a indiqué à l'AFP une source policière. Sur dix migrants hospitalisés dimanche, seuls deux restaient soignés à l'hôpital local, selon sa direction.
 Près de 300 migrants avaient dû recevoir des soins dimanche après que des policiers macédoniens eurent fait usage de gaz lacrymogènes et, selon le gouvernement grec et des ONG, de balles en plastique, pour repousser des migrants tentant d'entrer en force en Macédoine.  La police macédonienne a nié avoir utilisé des balles en plastique. Un responsable de Médecins sans frontières (MSF), témoignant dans un tweet lundi, a toutefois confirmé que des personnes avaient été blessées notamment à la tête par de telles balles, dont trois enfants de moins de dix ans.
 Le porte-parole du service grec de coordination de la crise migratoire, Giorgos Kyritsis, a lui aussi réitéré lundi cette accusation.
 Il a dénoncé à la radio grecque Vima un "usage excessif et asymétrique de la violence" de la part de la Macédoine, ayant créé "une situation très difficile en territoire grec".
 Le ministère grec des Affaires étrangères a indiqué avoir procédé à "deux sévères démarches de protestation" auprès des autorités macédoniennes.
Le gouvernement grec a aussi entamé "des actions auprès des pays européens ayant envoyé des observateurs policiers côté macédonien", dont la Slovénie et la Hongrie, a indiqué M. Kyritsis.
 L'accès de tension de dimanche, le troisième à Idomeni depuis la fermeture totale de la frontière fin février, a été déclenché par la diffusion samedi dans le camp de tracts en arabe alléguant que la frontière allait rouvrir.
 Les autorités grecques avaient été informées de ce tract et avaient "doublé la présence policière sur place", mais sans pouvoir contenir la ruée sur la clôture frontalière, a affirmé M. Kyritsis.
 Il a rappelé que les autorités grecques tentaient de contrôler les volontaires et militants aidant à la prise en charge des réfugiés et migrants pour éviter la propagation de ce genre de rumeurs, déjà à l'origine le 15 mars d'une tentative de passage de migrants en Macédoine. Trois Afghans y avaient trouvé la mort, noyés en franchissant une rivière.  La Grèce a jusque-là échoué à convaincre les quelque 11.000 réfugiés et migrants, qui se pressent à Idomeni dans l'espoir de rallier le nord de l'Europe, que la route leur était désormais fermée et qu'ils devaient gagner les centres d'accueil organisés dans le pays, pour obtenir l'asile ou se résigner à être expulsés.
Les près de 7.000 personnes arrivées depuis le 20 mars sont pour leur part retenues sur leur île d'arrivée (Lesbos, Chios, Kos, Leros, Samos généralement), en attendant leur renvoi en Turquie si les demandes d'asile qu'elles déposent actuellement par milliers sont rejetées.
 La Grèce a renvoyé la semaine dernière en Turquie, lundi et vendredi, un total de 325 migrants en vertu de cet accord. L'UE s'est engagée pour sa part à réinstaller sur son territoire un Syrien réfugié en Turquie pour chaque Syrien renvoyé en Turquie depuis la Grèce.
 Une délégation des ministres des Affaires étrangères de six pays membres de l'UE a prévenu dimanche lors d'une visite à Istanbul qu'elle surveillerait de près d'éventuels abus par la Turquie dans l'application de l'accord sur le retour des migrants.


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