"Il s'agit de la seconde phase de l'opération visant à libérer Mossoul", a déclaré le général de l'armée irakienne Nejm Djabouri, rencontré par Reuters dans un village situé juste au nord de la ville.
Un officier de la division de réponse rapide, une unité d'élite du ministère de l'Intérieur, a confirmé la reprise de l'offensive dans les quartiers sud-est de la ville.
"Nos troupes sont en train d'avancer. Dans les premières cinq ou dix minutes ils ont pris 500 mètres. Ils commencent à l'instant à tirer", a-t-il dit.
Les forces irakiennes ont avancé dans le quartier d'Intisar et une offensive était prévue non loin de là par les milliers de policiers fédéraux redéployés il y a deux semaines en bordure sud de Mossoul.
La bataille de Mossoul, qui mobilise environ 100.000 soldats irakiens, combattants kurdes et miliciens chiites pour reconquérir la grande ville du nord aux mains de l'EI depuis juin 2014, a été déclenchée le 17 octobre.
Les unités d'élite ont repris un quart de la ville mais leur avance a été lente et difficile. Une "refonte opérationnelle" a été mise en place au début du mois, ce qui a marqué la première pause importante de la campagne de Mossoul.
Le Premier ministre irakien a assuré mardi que les forces de sécurité avaient besoin de "trois mois pour éliminer" le groupe Etat islamique (EI), contre lequel l'armée peine à Mossoul et qui continue à perpétrer des attentats dans le pays.
"Les informations disponibles montrent que l'Irak a besoin de trois mois pour éliminer Daech (acronyme arabe de l'EI)", a déclaré Haider al-Abadi lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision.
Cette échéance ambitieuse tranche avec les difficultés que rencontrent les forces armées, épaulées par la coalition internationale antijihadistes, pour déloger l'EI de Mossoul, son dernier bastion irakien qu'il occupe depuis juin 2014.
Par ailleurs, des combattants du groupe Etat islamique ont "exécuté sommairement" 13 habitants de deux villages du nord de l'Irak, dont certains s'étaient soulevés contre eux aux premières heures de l'offensive de l'armée irakienne pour reprendre Mossoul, a annoncé mardi Human Rights Watch (HRW).
Ces exécutions, qualifiées de "crimes de guerre" par HRW, ont eu lieu le 17 octobre, le jour même du début de la vaste opération militaire visant à reprendre la deuxième ville d'Irak, dernier bastion de l'EI dans ce pays.
Aux premières heures de la journée, 30 habitants d'Al-Lazzagah et 15 résidents d'Al-Hud, à environ 50 km au sud de Mossoul, "ont attaqué des combattants de l'EI pour les chasser de leurs villages" qu'ils occupaient depuis juin 2014 et "ont tué 19 membres de l'EI", a expliqué l'ONG dans un rapport.
En novembre, le chef du gouvernement avait promis que la deuxième ville d'Irak serait reprise "avant la fin de l'année", un objectif aujourd'hui caduc, à cinq jours de la nouvelle année.
Depuis le début de l'offensive le 17 octobre, les forces d'élite ont reconquis plusieurs quartiers de l'est de Mossoul et se rapprochent du Tigre, le fleuve qui traverse la ville, mais les jihadistes continuent d'occuper la totalité des quartiers dans la partie occidentale de la cité.