-
Réunion à New York du Présidium de l'IS
-
A l’opposé de leurs homologues en médecine, les étudiants en pharmacie lâchent du lest: La matraque comme argument du gouvernement
-
Abdelali Dakkina : Le Maroc, un leader régional en matière de réduction des polluants climatiques de courte durée de vie
-
La Papouasie-Nouvelle-Guinée réaffirme son soutien à la souveraineté du Maroc et au plan d’autonomie
-
Le Danemark considère le plan d’autonomie comme une contribution sérieuse et crédible
Pour Said Khomri, professeur de droit constitutionnel à la Faculté de Mohammedia, à l’heure de juger l’action du nouveau gouvernement, il faut prendre en compte les circonstances de sa formation. Pourtant, cela ne signifie absolument pas, selon lui, de s’abstenir de critiquer certaines carences qui ont marqué les premiers jours du gouvernement. « Certes, le gouvernement ne dispose pas de baguette magique pour faire face à tous les problèmes du pays, a expliqué cet universitaire dans une déclaration à Libé ; mais il aurait dû être plus réactif pour répondre à certaines revendications de la société qui n’ont aucun impact sur le budget de l’Etat comme c’est le cas de l’affaire de la putréfaction des carcasses de moutons sacrifiés durant l’Aïd Al Adha ou le cas du viol d’une jeune fille dans un bus à Casablanca ».
Selon Said Khomri, les tensions dans la région du Rif auront un impact indéniable sur la rentrée politique mais il semble espérer que cette crise trouvera un dénouement heureux et rapide notamment grâce aux tentatives de médiation menées ces derniers jours par des organisations de la société civile.
Il a, par ailleurs, rappelé le discours de S.M le Roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête du Trône dans lequel le Souverain avait assuré : « Nous n'admettrons aucun retour en arrière par rapport aux acquis démocratiques, ni aucune entrave au fonctionnement des institutions. Car, la Constitution et la loi sont claires et les attributions qui y sont énoncées n’ont nul besoin d’interprétation ». En ce sens, Said Khomri a mis l’accent sur la nécessité de parachever la mise en œuvre des dispositions de la Constitution de 2011 notamment celles concernant les lois organiques et de mettre en place une réforme de l’administration, tout en soulignant l’importance de la reddition des comptes.
Pourtant, l’Exécutif a fait montre de bonne volonté exprimée lors de la présentation de son programme de passer l’éponge et d’entamer une nouvelle étape dans ses relations avec les centrales syndicales. Certes plusieurs réunions ont été organisées soit avec le chef du gouvernement, soit avec d’autres ministres comme celui de l’Emploi, aucune mesure concrète n’a été prise à ce jour.
« La rentrée sociale est intimement liée à la rentrée politique. La rentrée de cette année est marquée par une sorte d’attentisme et de froideur mais également par le discours du Trône qui a mis l’accent sur plusieurs dysfonctionnements », a assuré Abdelhamid Fatihi, secrétaire général de la FDT, qui s’est montré pessimiste à propos du dialogue social entre le gouvernement et les partenaires sociaux notamment les centrales syndicales.
« Nous avons vécu en 2017 une année blanche en ce qui concerne le dialogue social. Vous n’ignorez pas que 2017 est la sixième année consécutive que le Maroc a connue sans accord entre le gouvernement et les partenaires sociaux, ce qui pourrait avoir une conséquence néfaste sur la paix sociale », a-t-il martelé.
Pour cela, il a estimé que la rentrée sociale sera marquée par des dossiers brûlants qui risquent de raviver les tensions sociales. Il s’agit, en l’occurrence, de la modification du statut des fonctionnaires, du Code du travail et du projet de loi relatif au droit de grève.
Cette rentrée politique est secouée par la crise au sein de certains partis politiques surtout de l’opposition.
En effet, le PAM, la plus grande formation de l’opposition à la Chambre des représentants, est en zone de turbulences après la démission surprise de son secrétaire général, Ilyas El Omari, mais c’est au conseil national de ce parti qui se tiendra prochainement que revient la décision finale concernant cette démission, c’est-à-dire qu’il a le droit de l’approuver ou de la rejeter.
« C’est la réunion du conseil national à la mi-octobre qui examinera la déclaration d'Ilyas El Omari faisant part de sa décision de démissionner du secrétariat général. Dans le cas où je recevrais sa lettre de démission avant cette réunion, je l’inscrirais à l’ordre du jour mais pour l’instant, ce n’est pas le cas car même si elle a été refusée par le bureau politique, le seul organe décisionnaire pour la valider ou non est le conseil national », avait déclaré il y a quelques jours la présidente du Conseil national du PAM, Fatima Ezzahra El Mansouri au portail informatique Médias24.
L’autre parti de l’opposition qui connaît un grand chamboulement depuis des mois est le Parti de l’Istiqlal. La grande question en suspens à ce sujet est la suivante : le secrétaire général actuel, Hamid Chabat, cédera-t-il aux pressions et quittera-t-il la direction du parti ? Ou bien s’accrochera-t-il à son poste ? Et au cas où celui-ci jetterait l’éponge, qui parmi les Istiqlaliens pourra assumer cette responsabilité ? Pour le moment, c’est le nom de Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental, qui circule pour prendre la relève.
« Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement d’élire un homme et une direction pour le Parti de l’Istiqlal, mais de reprendre les valeurs qui nous ont été transmises par nos prédécesseurs et les approches qui ont été forgées tout au long des 80 années d’existence du parti et qui ont fait sa force au cours des décennies passées», a écrit Abdellatif Maâzouz dans une tribune publiée récemment, avant d’annoncer son soutien à la candidature de Nizar Baraka. En tout état de cause, il faudrait attendre la tenue du prochain congrès qui tranchera cette question.