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Organisée à Grenade les 16 et 17 juin courant par l’ONG Medicusmundi Andalucia, cette rencontre a réuni autour de la même table les représentants et les professionnels de santé d’une part, et les représentants de la société civile engagés dans des actions relatives à la SSR d’autre part, en Espagne, Maroc, Tunisie, et en Mauritanie. Une place a été également donnée aux expériences du Salvador et de l’Equateur.
La province de Taza a été représentée à cette rencontre par deux représentants de la délégation provinciale de la Santé, Ahmed Erouani et Mohamed Chakht et trois représentants de la société civile: Abdellah Boularbah de l’Association Adrar pour le développement et l’environnement à Tahla, Abdelatif Zeroual et Abdellah Laaraj de l’Association Béni Lent pour le développement et la culture.
La rencontre a mis en évidence les expériences de participation en matière de promotion du droit SSR mis en place dans les pays représentés et a ouvert un grand débat sur la problématique de la santé sexuelle et reproductive conçue non pas comme une pathologie, qui nécessite seulement une couverture sanitaire adéquate apte à intervenir sur «les patients», mais comme un droit qui recouvre plusieurs problématiques qui se focalisent sur le droit de la femme à disposer de son corps, par le biais du droit à une sexualité et à une maternité sans risque.
Dans les pays en voie de développement, ce droit fait référence au drame de la mortalité maternelle et néonatale, dont le taux au Maroc avoisine 227 décès de femmes pour 100.000 naissances vivantes. Il renvoie aussi à d’autres problématiques nouvelles telles que le droit à l’humanisation de l’acte d’accouchement au lieu de sa «mécanisation» excessive qui ignore les besoins et les intérêts des femmes et le droit à une maternité librement choisie par les femmes.
La jouissance de ce droit implique la nécessité de mettre en place des structures sanitaires de proximité à même d’assurer et de généraliser le suivi de la grossesse et l’accouchement en milieu surveillé, particulièrement au monde rural où les indicateurs de la SSR sont graves. Elle nécessite aussi un effort de la part des acteurs en place (société civile, santé, autorités locales, communes, etc.) en matière d’information d’éducation et de communication (IEC) envers les populations locales en zones enclavées sur les problèmes et risques de la maternité non suivie et contrôlée. Elle demande également la mise en place d’un système de planification familiale de proximité.
C’est ici que l’expérience de Taza paraît être la plus performante. Grâce à un cadre de partenariat entre la délégation provinciale de Taza, des associations locales dynamiques et des ONG étrangères (GTZ et Medicumundi notamment), un projet de participation communautaire en SSR a été mis en œuvre depuis 2003 dans plusieurs localités enclavées. Il s’agit du projet intitulé Volontaires de développement communautaire(VDC).
Le VDC est un habitant du douar ciblé choisit par la population de la localité elle-même pour lui fournir gratuitement sur place des prestations de planification familiale, de réhydratation par voie orale, de traitement des points d’eau et des services d’information, d’éducation et de communication. 125 VDC formés, recyclés et dotés du minimum de matériel et de produit sont ainsi mis en place sur 12 sites, et on prévoit l’extension du projet à 5 autres sites en 2010. Des comités aux échelons local et provincial gèrent et suivent cette expérience et ses résultats sont périodiquement évalués.
Deux interventions bien appréciées par les participants(es) à la rencontre de Grenade ont été l’œuvre des représentants de la province de Taza. Celle du représentant de la santé qui a présenté le processus de mise en place de l’expérience, ses résultats et ses perspectives. Celle du représentant des associations a abordé une réflexion sur la problématique de la pérennité de la participation communautaire en SSR dans un cadre de volontariat, à travers une redynamisation des structures communautaires locales par un effort des acteurs en place en matière d’intégration des jeunes de ces communautés par l’initiation d’activités alternatives à leur profit dans les domaines du tourisme solidaire, des plantes aromatiques et médicinales et du savoir-faire artisanal local.
Enfin, les intervenants de Taza ont insisté sur la nécessité de renforcer cette expérience par une implication des communes, des autres départements ministériels (Agriculture, Equipement, Eaux et Forêts et autres) et une implication encore plus poussée des acteurs actuellement engagés. Cette doléance est justifiée non seulement par la réussite du projet devenu partie intégrante du quotidien des populations cibles, mais également par le fait que tout problème de santé peut être réduit à une question de comportement qui peut être amélioré par l’IEC. Que l’on songe aux MST-Sida, aux maladies hydriques ou aux maladies chroniques, etc., il y a toujours cette affaire de comportement face soit aux vecteurs de morbidité, soit à la gestion de la maladie quand elle s’installe.