Le cinéaste marocain est ainsi revenu sur son parcours académique et sur son expérience professionnelle en tant qu'assistant réalisateur très impliqué dans plusieurs œuvres cinématographiques internationales réalisées au Maroc, avant de réfléchir à développer "des œuvres nationales à portée internationale".
Interrogé sur la place accordée au patrimoine marocain dans ses réalisations, M. Bensouda a souligné l’importance de la préservation et de la transmission du patrimoine culturel immatériel, affirmant son engagement dans la valorisation des coutumes marocaines.
Dans ce sens, il a exposé toute la symbolique culturelle qui se dégage de son film «R’da», qui met en scène une ancienne croyance censée faciliter l’accouchement des femmes et «Moussem Lmchaoucha», qui a nécessité de longues recherches dans l’histoire des sports marocains.
Quant au traitement des problématiques liées aux femmes, le cinéaste marocain a expliqué vouloir «ouvrir le débat» autour de thématiques actuelles à travers ses films, dans une tentative de trouver un équilibre entre la sensibilisation du public et son divertissement, comme c'était le cas pour le film « Derrière les portes fermées » qui met en lumière la problématique du harcèlement.
De son côté, Azza El Hosseiny a mis en avant son expérience enrichissante dans le domaine théâtral, expliquant que la direction d’une troupe de théâtre l’a aidée à s’engager dans la création et la gestion d’associations culturelles.
Elle a souligné que la création du Film africain de Louxor (LAFF), fondé en 2011, est arrivée dans une conjoncture où l’Égypte «avait besoin» de se focaliser sur un nouveau projet qui profite à la population locale, tout en resserrant ses liens avec l’Afrique.
La réalisatrice égyptienne a appelé à la création d’une cinémathèque africaine, dans le but de faciliter l’accès aux archives et de permettre aux jeunes générations de découvrir d’anciens films en toute facilité.
Mme El Hosseiny a aussi plaidé pour une plus grande coopération avec les pays africains pour la valorisation de l'industrie cinématographique africaine, la préservation de l’identité culturelle africaine et l'encouragement des réalisatrices arabes.
Diplômée en administration des affaires de l'Université du Caire et de l'Institut supérieur du cinéma, Azza El Hossein a commencé en tant qu'actrice avant de réaliser de nombreux documentaires pour la télévision égyptienne.
En 2011, elle fonde l’Independant Shabab Foundation et co-fonde le Luxor African Film Festival (LAFF). Elle fonde en 2014 l’Etisal Film Fund qui soutient les talents africains. En mars 2022, elle fonde également The Factory Initiative qui soutient les jeunes réalisatrices d'Afrique et du Moyen-Orient.
Diplômé en cinéma, télévision et nouveaux médias, et titulaire d’une licence en cinématographie de l’Université de la Sorbonne à Paris, Mohammed Ahed Bensouda possède également un diplôme de réalisation de l’Institut Cinetel à Paris et un diplôme de scénariste obtenu au Canada.
Il est réalisateur et producteur avec à son actif plus de 20 œuvres entre cinéma et télévision. Il est membre de l’Académie du cinéma et de la télévision en Inde.
Organisé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Festival international du film des femmes est une opportunité pour les femmes cinéastes venant de l'Afrique, du monde arabe et d'autres pays du monde, de débattre d'un ensemble de questions liées au 7ème art, d'échanger leurs expériences et de discuter de la condition des femmes à travers les œuvres cinématographiques.